La version du 8 juillet du projet de la nouvelle constitution qui sera soumis au référendum n’est pas meilleure que celle du 30 juin”, a lancé la professeure de droit constitutionnel, Salsabil Klibi.
“Le dernier texte du projet de la constitution est toute une nouvelle version et non un simple texte qui a fait l’objet d’une amélioration langagière ou qui a été modifié par voie d’ajout ou suppression”, a-t-elle encore soutenu lors de sa participation, jeudi, à une rencontre consacrée à la constitution.
Klibi a tenu à préciser que le nouveau projet ne trouve pas ses origines dans le décret-loi portant convocation des électeurs qui prévoit la publication du projet au Journal officiel de la République Tunisienne, soulignant que les dispositions générales énoncées dans l’article 5 dudit projet, celles relatives à l’identité nationale, ont été “un piège” tendu pour faire distraire l’attention sur d’autres lacunes et insuffisances constatées dans le texte.
Revenant sur le statut du président de la République dans la nouvelle constitution, Klibi a souligné que “le nouveau texte n’a pas modifié le statut du chef de l’Etat dans le système politique.”
“Celui-ci à l’image de la constitution du 30 juin dispose de larges prérogatives dans les domaines exécutif, législatif et judiciaire, a-t-elle révélé, soulignant que la nouvelle constitution tout comme celle du 30 juin vient incarner la posture d’un président omnipotent et omniprésent qui a la main haute sur les autres pouvoirs.
Le président de la République, Kaïs Saïed, a indiqué dans un discours qu’il a adressé vendredi 8 juillet 2022 au peuple tunisien à l’occasion du la fête de Aïd Idha que “des erreurs se sont produites lors de la rédaction du projet de la constitution soumis au référendum dont la version originale a été publiée au Journal officiel de la République tunisienne le 30 juin dernier”, promettant “d’apporter des modifications afin de dissiper les doutes et éviter toute polémique ou interprétation.”