La décision des magistrats de mener une grève pendant une semaine est “inadmissible”, a déclaré ce mercredi le bâtonnier de l’Ordre des avocats, Brahim Bouderbala.
Cette décision devrait être reconsidérée dans les plus brefs délais, a-t-il ajouté dans une déclaration aux médias, en marge d’une rencontre internationale, à Tunis, à l’occasion du 50e anniversaire de la promulgation de la loi n° 1972-40 du 1 juin 1972 relative à la création du Tribunal Administratif.
Les magistrats ont entamé, lundi, une grève à l’appel de l’Association des magistrats tunisiens pour protester contre la décision du président de la République, Kaïs Saïed, de révoquer 57 magistrats.
Le 1er juin, à l’ouverture de la réunion du Conseil des ministres, le président Kaïs Saïed a annoncé la révocation de 57 juges qu’il accuse “de corruption et de divers crimes et délits”.
Les magistrats ont, aussi, décidé d’entamer des sit-ins ouverts dans les locaux des structures syndicales de la profession et de ne présenter leur candidature ni aux postes qu’occupaient leurs collègues limogés, ni aux postes au sein des Instances régionales indépendantes pour les élections (IRIE).
Le bâtonnier Bouderbala a, dans ce sens, souligné que le rôle de l’institution judiciaire est de rassurer les justiciables et les citoyens en général.
Il a soulevé le problème des dysfonctionnements liés au temps judiciaire et à l’application des jugements, mettant en avant le rôle du Tribunal administratif en Tunisie et l’importance des jugements rendus par cette juridiction 50 ans durant.
Bouderbala a préconisé de traiter ces dysfonctionnements et de simplifier les procédures afin de faciliter la communication entre les tribunaux et les justiciables.