La justice n’a pas encore commencé les interrogatoires des accusés dans l’affaire dite de l'”appareil secret du mouvement Ennahdha”, dans laquelle sont impliquées 34 personnes, dont le président d’Ennahdha en personne, Rached Ghannouchi. C’est ce qu’a déclaré Me Imen Gzara, membre du Collectif de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.
Lors d’une conférence de presse tenue mercredi 1er juin 2022 à Tunis, elle a rappelé que le Tribunal de première instance de l’Ariana, qui s’est saisi de l’affaire de l’appareil secret, avait émis, en deux temps, des décisions d’interdiction de voyage à l’encontre de 34 personnes, et ce après plus de trois ans et demi d’efforts menés par le Collectif pour le transfert du dossier devant la justice.
Elle a critiqué “le laxisme” dont a fait preuve la justice dans cette affaire, soulignant que le Collectif de défense a “mené plusieurs batailles de procédures” pour parvenir à soumettre au tribunal le dossier de l’appareil secret.
Selon l’avocate, la juge d’instruction concernée a affirmé qu'”avant le renvoi officiel du dossier, aucune partie judiciaire n’a été saisie de la plainte relative à cette affaire”.
Me Gzara a, en outre, fait savoir que le procureur général près la Cour d’appel de Tunis a retenu, le 24 mai 2022, contre Rached Ghannouchi et 17 autres accusés, des chefs d’accusations concernant “une atteinte à la sûreté de l’Etat et trafic d’influence pour obtenir des renseignements de la part de parties étrangères”.