Le Parti destourien libre (PDL) recourra à l’Inspection générale du ministère de la Justice si une enquête n’est pas ouverte suite à la plainte qu’il a déposée en date du 17 mars 2022 pour “fraude et gaspillage de l’argent public ” concernant la Consultation électronique. C’est ce qu’a affirmé sa présidente, Abir Moussi qui s’exprimait lors d’une conférence de presse, mardi 12 avril 2022.
Plaintes contre Sigma Conseil et Emrhod Consulting
Elle a assuré que son parti a déposé deux autres plaintes contre les sociétés ” Sigma Conseil ” et ” Emrhod Consulting ” pour ” diffusion de fausses informations ” à travers la publication des résultats de leurs sondages. Elle les accuse de ” promouvoir des mensonges, puisqu’au regard de la loi”. Car le président de la République ne peut pas former de parti politique, et par conséquent, “le parti de Kaïs Saïed” ne peut donc pas figurer dans les sondages d’opinion.
Moussi préconise, par ailleurs, d’invoquer l’article 70 de la Constitution qui énonce la dissolution du Parlement (et non plus l’article 80), pour “mettre définitivement un terme au conflit de légitimité et aux appels de Rached Ghannouchi (président du Parlement dissous) et d’anciens députés, à tenir d’autres séances plénières”.
D’autre part, Abir Moussi souligne que son parti insiste sur la nécessité de ” combattre l’argent sale et la corruption “, en particulier le financement étranger ” qui entre par le biais d’associations et finance ensuite des partis et des campagnes électorales “.
Dans cette optique, elle réaffirme l’impératif de lutter contre les associations ” qui attirent les citoyens au motif d’œuvres caritatives, pour se transformer ensuite en parti politique, et de faire obstacle à la pieuvre associative des Frères Musulmans “.
ISIE vs Instance de Saïed?
S’agissant de la Commission électorale (ISIE), Moussi a estimé que ” changer sa composition à travers des nominations opérées par le président de la République la rendra liée à l’exécutif et en fera l'”Instance de Saïed”, après qu’elle a été l’Instance des Frères musulmans “.
Elle a également prévenu que ” la loi interdit de changer les règles du jeu électoral avant les élections, étant donné que cela s’oppose aux principes démocratiques “.
Le dialogue: “une perte de temps et une opportunité pour les incapables”
La présidente du PDL a par ailleurs réitéré le rejet de son parti aux méthodes de réforme choisies par Kaïs Saïed, considérant que ” le dialogue n’est rien de plus qu’une perte de temps et une opportunité offerte aux incapables, aux destructeurs de la patrie et aux faillis de refaire surface, de se partager encore une fois le gâteau et de revenir à la case départ, celle du consensus qui est la première cause de la crise que connait aujourd’hui le pays “.
Elle a, également, réaffirmé le rejet du décret n°2021-117, soulignant que son parti a envoyé deux PV d’avertissement par voie judiciaire à la présidence du gouvernement (qui a refusé de le recevoir) et au ministère des Finances (reçu) stipulant de ” s’abstenir de dépenser le moindre millime des ressources de l’Etat sur la base d’ordonnances et de décrets invoquant l’article 80 de la Constitution et le décret n° 117, ni d’autoriser le décaissement d’un quelconque millime au profit d’un processus électoral politisé, illégal et illégitime “, ou encore de ” signer des décisions au nom de l’Etat et du peuple tunisien fondées sur des arrêtés et décrets présidentiels pris en vertu de l’article 80.
Appel à la rébellion des ministres
” Le PDL appelle les ministres à s’abstenir de diriger leurs départements ” en vertu de décisions et de décrets infondés ” et de ” ne pas impliquer l’Etat dans des accords, des traités, des dépenses ou des obligations qui n’ont aucune base légale “, affirmant qu’il portera plainte contre les ministres qui continueront de le faire.