La vice-présidente du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Amira Mohamed, a indiqué que le principe d’une grève générale dans le secteur des médias publics a été décidé; la date sera fixée ultérieurement.
Cette décision a été prise en coordination avec la Fédération générale de l’information, a-t-elle ajouté, relevant que “le SNJT aura recours à l’escalade tout en étant ouvert à la négociation, si celle-ci est raisonnable et responsable permettant d’aboutir à des résultats concrets”.
Mohamed faisait allusion aux réunions organisées au siège de la Télévision tunisienne.
Lors d’une conférence de presse tenue lundi 14 mars 2022 au siège du SNJT, sur la situation actuelle du secteur des médias, Amira Mohamed a affirmé que le syndicat ne va pas garder le silence face à ce qui se passe dans les établissements médiatiques publics et privés.
Le bureau exécutif élargi du syndicat se réunira pour prendre des décisions visant à défendre le secteur des médias, les droits des journalistes et la liberté d’expression, a-t-elle dit.
“La liberté de l’information est aujourd’hui sérieusement menacée par des lois qui pourraient être élaborées de façon individuelle ou en raison des milices qui refusent la différence d’opinions et attaquent le secteur”, a-t-elle regretté.
La vice-présidente du SNJT a, par ailleurs, rappelé les réunions avec la présidence du gouvernement, le ministre des Affaires sociales en charge du dossier de l’information et plusieurs responsables pour se pencher sur les principaux problèmes du secteur dont l’absence de l’application des conventions et le surendettement.
Elle a critiqué “la poursuite de l’aggravation de la situation même après le 25 juillet, notamment au vu des problèmes croissants des établissements des médias publics soit la télévision ou la radio tunisiennes”, relevant que des journalistes concernés par la régularisation de situation n’ont pas perçu de salaires depuis trois mois.
Amira Mohamed a évoqué aussi la situation de l’Agence Tunis Afrique Presse (TAP) qui n’a pas de PDG depuis avril 2021. Elle a, également, cité la situation de la SNIPE, de La Presse de Tunisie et des établissements médiatiques confisqués, tels que Cactus Prod et Shems FM.
S’agissant de l’accord-cadre, elle a déclaré “nous avons un gouvernement qui ne respecte pas la loi et un Etat qui ne respecte pas les décisions de justice malgré l’existence d’un jugement définitif rendu par le Tribunal administratif pour publier cet accord”.
Amira Mohamed a, sur un autre plan, estimé que la Télévision tunisienne a connu une déviation de sa ligne éditoriale “indépendante et professionnelle” et vu ses journalistes “harcelés par la chargée de gestion de l’établissement et les milices du Facebook”.
La Télévision tunisienne s’est transformée en une tribune en faveur des orientations du président de la République, a-t-elle déploré, soulignant le refus catégorique du syndicat de “cette propagande flagrante pour une partie bien précise”.