Des organisations, des associations et des défenseurs des droits de l’homme ont exprimé leur solidarité avec l’ancien bâtonnier Abderrazek Kilani après son arrestation le 2 mars par le juge d’instruction près le Tribunal militaire, qualifiant les accusations qui lui sont imputées “d’ambigües” et appelant à sa libération immédiate.
Seize organisations et associations ont publié dimanche un communiqué commun dans lequel ils se déclarent contre la comparution des civils devant la justice militaire et contre les atteintes aux libertés publiques.
Les signataires de la déclaration insistent également sur la nécessité de “faire barrage à la dictature rampante” qui menace non seulement les acquis démocratiques des Tunisiens mais aussi toutes les organisations, les partis et le pouvoir judiciaire de manière à consacrer “un régime autoritaire” et le retour de la dictature et du pouvoir unique.
Parmi les signataires de la déclaration, le Syndicat national des journalistes tunisiens, la Ligue tunisienne des droits de l’homme, l’Organisation Contre la Torture en Tunisie et le Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme.
Ont également signé la déclaration des défenseurs des droits humains (34 personnalités) dont Kamel Jendoubi, Bochra Belhaj Hmida, Naziha Rjiba (Om Zied), Bassem Trifi, Sihem Ben Sedrine et Habib Tlili.
Rappelons que le Tribunal militaire de première instance de Tunis avait émis, le 2 mars, un mandat de dépôt contre l’ancien bâtonnier des avocats, Abderrazek Kilani, membre du comité de défense du député Noureddine Bhiri.
Kilani est poursuivi pour des faits commis le 2 janvier devant l’Hôpital Habib Bougatfa à Bizerte, où Bhiri était hospitalisé.
L’ancien bâtonnier avait dit rejeter un “procès éminemment politique”, assurant qu’il n’a jamais incité les forces de l’ordre à “la rébellion” et que l’échange verbal qu’il a eu avec les agents de sécurité devant l’hôpital où se trouvait son client, Noureddine Bhiri, membre du mouvement Ennahdha était “purement juridique et civique”.