Kaïs Saïed, 5ème personnalité de l’année, une diversion de ses détracteurs

En cette fin d’année 2021, les détracteurs de Kaïs Saïed, un amas d’enseignes d’échec et de cadavres politiques, font flèche de tout bois aux fins de déstabiliser le chef de l’Etat tunisien et d’attirer de nouveaux partisans-sympathisants à leur cause.

Recrutés au sein de l’ancien coussin politique de l’ex-chef du gouvernement Hichem Mechichi (Ennahdha, Qalb Tounès, Coalition Al Karama), et regroupés au sein du “Mouvement citoyens contre le coup d’Etat“, ces opposants aux mesures d’exception annoncées par le président Kaïs Saïed, se focalisent ces derniers temps sur des médias d’expression arabe.

Ils utilisent, à cet effet, toute la logistique médiatique dont dispose la mouvance islamique internationale dont relève le parti Ennahdha, principal perdant du coup de “force constitutionnelle“ du 25 juillet et dont le Mouvement contre le coup d’Etat ne serait qu’un sous-traitant.

Parmi ces médias, figure un site dont on ne trouve nulle part l’adresse. Il s’agit du site électronique d’expression arabe “Ultra sawt“, lequel se dit dédié aux causes de la jeunesse arabe et a récemment consacré une série d’articles négatifs et contre-productifs sur Kaïs Saïed.

Dans l’un d’entre eux, il a trouvé un alibi astucieux pour intéresser son lectorat aux relents dictatoriaux du coup de force du 25 juillet et tenir ainsi un discours disgracieux à l’encontre du locataire du palais de Carthage.

Une distinction aux relents d’appât

Ultra sawt, qui possède, selon Wikipédia, des sous-sites en Palestine, en Tunisie, en Irak, en Algérie et au Soudan, a eu l’idée d’imaginer un classement, fantaisiste, des 9 meilleures personnalités mondiales de l’année 2021, et dans lequel figure président tunisien, à la 5ème place.

Kaïs Saïed est précédé de l’ancienne chancelière allemande, Angela Merkel (1ère), Xi Jinping, président de la Chine (2ème), le nouveau maître d’Afghanistan, Abdul Ghani Baradar (3ème), le milliardaire américain d’origine sud-africaine, Elon Mask. Ensuite, le chef de l’Etat tunisien devance les militants jumeaux palestiniens, stars des réseaux sociaux, Mohamed et Mouna El Kurd (6ème), Eric Zemmour (homme politique d’extrême droite candidat à la présidentielle française de 2022, à la 8ème position) et le cyberactiviste australien, Lucien Assange.

Concernant Kaïs Saïed, le site a accompagné le classement – d’apparence valorisant – du chef de l’Etat par un long article fort réducteur. Il s’est limité, uniquement, au coup de force constitutionnel opéré le 25 juillet 2021 et sur ses conséquences : l’accaparement de tous les pouvoirs, la projection d’une nouvelle dictature et l’appui sur l’armée et la police pour se maintenir et sans lesquels estime, le site, Kaïs ne pourra pas survivre.

A plusieurs reprises, le site oublie Kaïs Saïed, pourtant objet principal de l’article, et valorise à l’extrême le rôle qu’a joué le Mouvement citoyens contre le coup d’Etat dans la résistance à cette orientation « putschiste », selon lui. Il s’est attardé sur toutes les manifestations de rue organisées par le Mouvement pour mettre la pression sur le chef de l’Etat et pour l’amener à faire des concessions, dont la nomination d’un nouveau gouvernement et l’annonce d’une feuille de route pour 2022.

A aucun moment le site, de tendance apparemment islamiste, n’a évoqué les accointances du Mouvement avec le parti islamiste Ennahdha et ses “exploits“, avant le 25 juillet en matière de combat pour l’ancrage de la démocratie en Tunisie.

Le site occulte délibérément la dégradation de la situation politique avant le 25 juillet et le rôle qu’a joué, depuis dix ans, le parti Ennahdha dans la déliquescence de l’Etat.

L’objectivité, dont en principe doit se faire prévaloir tout support médiatique, ne semble pas du goût de ce site. Qu’à cela ne tienne. C’est Jawhar Ben M’barek, membre du Comité exécutif du Mouvement – lequel pour mémoire n’est ni un parti ni une ONG, qui s’en est occupé.

Il a déclaré, le 24 décembre 2021 sur les ondes de la radio Shems FM, n’avoir « aucun problème avec le mouvement Ennahdha mais plutôt avec le coup d’Etat ». Et le professeur de droit d’ajouter : « le parti Ennahdha a certes commis un crime contre la transition démocratique, mais il reste une exception dans le monde arabe en tant que mouvement islamique qui défend la démocratie ».

Dont acte.

Abou SARRA