L’Instance Nationale pour la Prévention de la Torture (INPT) s’est engagée à enquêter sur les circonstances du décès d’un citoyen à Agareb, gouvernorat de Sfax, lors des mouvements populaires observés lundi dans la région pour protester contre la réouverture d’une décharge, fermée par une décision de justice en 2019.
L’instance a appelé, mercredi, dans un communiqué, les parties judiciaires chargées de l’affaire à accélérer les investigations et à déterminer les responsabilités afin d’éviter l’impunité.
Des habitants de la région de Agareb ont accusé les unités sécuritaires d’utilisation excessive de gaz lacrymogène, provoquant un décès et des cas d’asphyxie. Une version des faits réfutée par le ministère de l’Intérieur qui affirme que le citoyen en question a trouvé la mort suite à un malaise survenu à son domicile, situé à 6 kilomètre du lieu des manifestations.
Selon Mourad Turki, porte-parole des tribunaux de Sfax, le rapport du médecin légiste n’a révélé aucune trace de violence physique sur le corps de Abderrazek Lachab.
“Le décès a été causé par une obstruction totale de l’artère coronaire gauche et des signes de congestion du cœur au niveau du muscle gauche”, a-t-il déclaré, précisant que le défunt souffrait d’une maladie du cœur.
L’INPT a, en outre, appelé le pouvoir exécutif à “ne plus recourir aux anciennes approches dans le traitement des manifestations populaires, notamment l’intervention massive des forces de l’ordre sans encadrement, l’usage de dispositifs non-conventionnels et inappropriés à l’environnement ou au contexte, les arrestations collectives et les violations des droits fondamentaux des détenus garantis par la loi”.
Elle a mis en garde contre l’adoption des “solutions sécuritaires traditionnelles dans les mouvements populaires, qui ont, non seulement prouvé leur échec par le passé, mais laissé de graves séquelles sur la santé des citoyens”, lit-on de même source.