La Présidente du Syndicat des magistrats tunisiens (SMT) Amira Amri a estimé, vendredi, qu’il ” existe une volonté politique de corrompre le système judiciaire “, évoquant des ” tentatives de recycler le système judiciaire en maintenant le même discours “.
Lors d’une conférence de presse organisée par des structures judiciaires, Amri a insisté sur la nécessité de séparer entre le politique et le judiciaire pour se prémunir contre la corruption et garder la confiance des citoyens dans le système judiciaire, tel qu’il a été le cas en Tunisie au cours des dernières années.
La présidente du SMT a critiqué certaines structures judiciaires qui ont rendu public des noms d’accusés dans des affaires pendantes et les pressions exercées à l’intérieur du secteur, mettant l’accent sur la nécessité de demander des comptes aux personnes corrompues, dans le respect de la loi et des principes du procès équitable loin des campagnes de diffamation.
Amri, qui parle d’un vrai dysfonctionnement du système judiciaire, a insisté sur le besoin d’une loi capable de protéger les magistrats et les tenir loin des diverses tentations.
Elle a, en outre, proposé e rattacher l’Inspection générale, qui relève à présent du ministère de la justice, au Conseil supérieur de la magistrature (CSM).
Pour sa part, Refka Mbarki, présidente de l’Union des Magistrats Administratifs, a estimé qu’il ” existe une crise de confiance entre le citoyen et les magistrats en raison de la lenteur dans le traitement des dossiers “.
” Cette crise a été accentuée par les campagnes de diabolisation ayant ciblé les magistrats “, a-t-elle dit, indiquant que le Tribunal administratif subit certaines pressions, en rapport avec l’application des assignations à domicile et des interdictions décidées à l’encontre de plusieurs responsables et hommes d’affaires.
De son côté, la présidente de l’Union de la Cour des comptes, Rim Hsan, a souligné la nécessité de tenir la justice à l’écart des tiraillements politiques, insistant sur l’importance d’appliquer les recommandations issues de ses rapports de contrôle visant à protéger les fonds publics.