Tunisie : Ennahdha met en garde contre la persistance de l’incertitude dans le pays

Le bureau exécutif du mouvement Ennahdha a mis en garde contre les conséquences de “l’état d’incertitude dans lequel se trouve le pays depuis l’annonce, le 25 juillet 2021, d’une série de mesures exceptionnelles “anticonstitutionnelles”.

Réuni durant le week end, le bureau exécutif du parti a estimé que la situation actuelle ne fait qu’aggraver la crise politique, économique, financière et sociale et nuire à l’image du pays, lit-on dans une déclaration rendue publique lundi.

L’organe exécutif d’Ennahdha a également fait observer que les mesures exceptionnelles empêchent le pouvoir législatif d’exercer ses fonctions de contrôle et plongent le pays dans un vide institutionnel après “la fermeture forcée” des locaux du parlement et du gouvernement.

Le parti affirme soutenir la lutte contre la corruption à condition qu’elle soit dans le strict respect des procédures légales et de l’indépendance de la justice, ajoute la même source qui insiste sur les principes de la séparation des pouvoirs et de la neutralité des institutions militaire et sécuritaire.

Par ailleurs, Ennahdha s’est dit indigné des violations des libertés des Tunisiens enregistrées au cours de la dernière période, citant dans ce sens, la comparution de civils devant les tribunaux militaires, les mesures d’assignation à résidence, l’interdiction de voyager et l’agression de certains journalistes durant l’exercice de leurs fonctions.

Le parti a également condamné les violences, réelles ou symboliques, commises contre les institutions de l’Etat et les instances constitutionnelles, dont l’Instance nationale de lutte contre la corruption.

Il a réitéré son appel à la nécessité de mettre fin à la situation exceptionnelle, lever le gel du parlement et former un gouvernement pour se pencher sur les priorités des Tunisiens.

Ennahdha a également appelé à organiser un dialogue national entre tous les acteurs, qui portera sur les questions litigieuses dont le régime politique et la loi électorale.