Le militant tunisien Ahmed Mestiri, qui est décédé dimanche 23 mai 2021 est né le 2 juillet 1925, dans la banlieue de la Marsa. Avocat et homme politique, il a adhéré dès 1942 à la cellule destourienne de la Marsa, en compagnie de Taieb Mhiri.
Il a effectué des études droit à Alger 1944 à 1948, puis à l’Institut d’études politiques et à la Faculté de droit de Paris, où il a obtenu sa licence et a exercé le métier d’avocat à Tunis dès 1948.
Feu Ahmed Mestiri est devenu membre de la fédération destourienne de Tunis en 1950, puis a rejoint en janvier 1952, le bureau politique clandestin du parti dirigé par Farhat Hached et Sadok Mokaddem. En tant qu’avocat, il a défendu les militants nationalistes devant les tribunaux civils et militaires français, et c’est à ce moment-là qu’il a été victime d’une tentative d’assassinat par l’organisation terroriste appelée la Main Rouge.
En août 1954, il a occupé le poste de chef de cabinet du ministre de l’Intérieur, Mongi Slim. Dans le premier gouvernement formé par Habib Bourguiba après l’indépendance, le 14 avril 1956, Mestiri a été nommé à la tête du ministère de la Justice, où il a contribué à la Tunisification de la justice et à la rédaction de nouvelles lois, dont le Code du statut personnel.
En 1958, il devient le représentant de la Tunisie au Conseil de sécurité des Nations Unies à la suite du conflit survenu avec la France suite au bombardement de sakiet Sidi Youssef le 8 février 1958 et s’est vu confier en décembre 1958, le portefeuille des finances et du commerce. Parmi ses priorités figurent, la signature d’une série d’accords avec la France et la création de la nouvelle monnaie: le dinar tunisien.
En 1960, il a été nommé ambassadeur en URSS, en République arabe unie en 1961, puis en Algérie en 1962, et rentre en Tunisie le 24 juin 1966 pour diriger le ministère de la Défense.
Après avoir exprimé publiquement son opposition à la politique de coopératives agricoles et commerciales d’Ahmed Ben salah, feu Ahmed Mestiri a été exclu du Parti socialiste destourien (PSD) le 29 janvier 1968, pour réintégrer le bureau politique du parti le 23 avril 1970, après l’échec du système des coopératives agricoles et le limogeage de Ahmed ben Saleh.
Nommé ministre de l’Intérieur le 12 juin 1970, il a annoncé sa démission le 21 juin 1971, du poste de ministre car les promesses faites par le président Bourguiba en matière d’ouverture politique et de démocratisation n’ont pas été tenues.
Lors du congrès du parti tenu en octobre 1971, Mestiri a été élu au Comité central du PSD. De crainte que l’aile libérale prenne le contrôle du parti, Bourguiba a suspendu les activités d’Ahmed El Mestiri, et l’a déchargé de ses fonctions pour l’expulser définitivement le 21 janvier 1972.
Le 20 juillet 1973, il a été exclu de l’assemblée nationale ou il siège depuis l’indépendance. En juin 1978, Ahmed El Mestiri a fondé le Mouvement des démocrates socialistes (MDS) et en a assumé le secrétariat général et, en 1981, son parti a participé aux premières élections multipartites qui ont abouti à l’annonce d’une victoire écrasante du parti au pouvoir.
En avril 1986, il a été arrêté, emprisonné puis mis en résidence surveillée, après avoir participé à une manifestation condamnant l’agression américaine contre la Libye. Ahmed Mestiri s’est retiré volontairement du Secrétariat général du Mouvement des socialistes démocrates après le 7 novembre 1987 avec l’arrivée de Ben Ali au pouvoir, puis en février 1992, il a mis fin à toute activité politique.
Après la révolution, Ahmed Mestiri figurait parmi les personnalités nationales dans la composition du Conseil des sages qui a été créé par le chef du gouvernement intérimaire, Hammadi Jebali, le 12 février 2013, dans le but d’évaluer la situation du pays et fournir des conseils et des recommandations dans l’intérêt public.
Il a été proposé, le 14 décembre 2013, au poste de chef du gouvernement dans une liste comprenant six noms.