Affaire Jaziri-Haica : Le tribunal de première instance de Zaghouan dénonce l’absence des accusés

Le ministère public près le Tribunal de première instance de Zaghouan a dénoncé l’absence des accusés dans l’affaire Jaziri-Haica en vue de leur audition, mettant en garde contre toute atteinte au principe de l’égalité des citoyens devant la loi.

” Il s’agit d’une atteinte au prestige et à l’indépendance de la justice “, s’est indigné le ministère public dans un communiqué, signé par le porte-parole de cette juridiction Mohamed Ben Houidi (Procureur de la République).

Pour lui, l’absence des accusés parmi les agents de la HAICA justifie au ministère public de refuser qu’ils (accusés) soient représentés par des avocats, conformément aux dispositions du code de procédure pénale.

Le président de l’autorité de régulation de l’audiovisuel ainsi que deux observateurs de l’unité de monitoring relevant de l’Instance devraient comparaître, lundi 26 avril, devant la police judiciaire de Zaghouan suite à une plainte déposée, le 17 mars dernier, par Said Jaziri, propriétaire de la radio ” Quran Karim “, qui diffuse sans licence.

Le président de l’instance et les deux observateurs font face à deux accusations formulées par le plaignant, à savoir ” vol ” et ” tentative de meurtre ” lors de la saisie du matériel de diffusion de la radio.

Le procureur de la République a refusé que les accusés soient représentés par des avocats, avait affirmé, à Tap, Me Anouer Bassi, membre du Collectif de défense de l’Instance.
D’après lui, la Brigade de recherche et d’investigation relevant de la garde nationale de Zaghouan a reçu des instructions verbales de la part du Procureur de la République pour ne pas accepter les avocats de la défense en l’absence des accusés.

Réagissent aux développements survenus dans l’affaire Jaziri-Haica, plus de 30 associations et organisations ont mis en garde le gouvernement et les partis qui le soutiennent contre ” tout passage en force ” du dossier de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA), assurant qu’elles feront face à tout plan ” dictatorial ” de ” mainmise ” sur les médias.

Elles ont estimé que les procédures juridiques engagées à l’encontre des accusés sont entachées d’irrégularités, étant donné que le représentant légal de l’instance, membre du Conseil de la HAICA, ne peut être poursuivi, arrêté ou jugé en raison d’opinions émises ou d’actes accomplis se rapportant à l’exercice de ses fonctions au sein de l’instance, et ce conformément à l’article 10 des dispositions communes aux instances constitutionnelles indépendantes.