Plus de 30 d’associations et organisations ont mis en garde le gouvernement et les partis qui le soutiennent contre “tout passage en force” du dossier de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA), assurant qu’elles feront face à tout plan “dictatorial” de “mainmise” sur les médias.
Les organisations de la société civile réagissent aux développements survenus dans l’affaire Jaziri-Haica.
Le président de l’autorité de régulation de l’audiovisuel ainsi que deux observateurs de l’unité de monitoring relevant de l’Instance devraient comparaître, ce lundi 26 avril, devant la police judiciaire de Zaghouan. Le procureur de la République a refusé que les accusés soient représentés par des avocats, affirme, lundi, Me Anouer Bassi, membre du Collectif de défense de l’Instance.
D’après Me Bassi, sollicité par la TAP, la Brigade de recherche et d’investigation relevant de la garde nationale de Zaghouan a reçu des instructions verbales de la part du Procureur de la République pour ne pas accepter les avocats de la défense en l’absence des accusés.
Dans une déclaration conjointe, les organisations estiment que cette politique s’inscrit dans le cadre d’un plan “ouvertement politique” pour exercer une “mainmise” sur les médias, assurant qu’elles “n’épargneront aucun effort pour déjouer ce plan “désespéré” et “dictatorial”.
Elles ont, dans ce sens, dénoncé le recours aux mécanismes de l’autorité exécutive pour confisquer les compétences de l’Instance et limiter ses rôles de régulation de la scène audiovisuelle.
Les organisations signataires ont souligné que les procédures juridiques engagées à l’encontre des accusés sont entachées d’irrégularités, étant donné que le représentant légal de l’instance, membre du Conseil de la HAICA, ne peut être poursuivi, arrêté ou jugé en raison d’opinions émises ou d’actes accomplis se rapportant à l’exercice de leurs fonctions au sein de l’instance, et ce conformément à l’article 10 des dispositions communes aux instances constitutionnelles indépendantes.
Le 17 mars dernier, le député Said Jaziri, propriétaire de la radio ” Quran Karim “, qui diffuse sans licence avait déposé une plainte contre la HAICA. Le président de l’instance et deux observateurs font face à deux accusations formulées par le plaignant, à savoir ” vol ” et ” tentative de meurtre ” lors de la saisie du matériel de diffusion de la radio.
Parmi les organisations signataires de la déclaration conjointe, figurent notamment le Syndicat national des journalistes tunisiens, l’Union générale tunisienne du travail, la Ligue tunisienne des droits de l’Homme et le Forum tunisien des droits économiques et sociaux.