Dans une lettre adressée au Président de la République et au chef du gouvernement, 40 associations tunisiennes de la société civile ont appelé à la tenue d’une réunion urgente du Conseil de sécurité nationale pour mettre l’accent sur l’implication des autorités dans la guerre contre la pandémie de Covid-19.
Les signataires estiment que la dégradation alarmante de la situation pandémique en Tunisie exige une mobilisation totale et crédible des services de l’Etat et de l’ensemble de la population qui doit s’accompagner d’une accélération significative de la campagne de vaccination et du dépistage.
Selon la même source, il faut qu’il y ait une entente entre les deux pôles du pouvoir exécutif qui doivent, par leurs décisions et leurs déclarations, donner aux citoyens l’assurance que la lutte contre l’épidémie est, pour l’Etat, une priorité absolue et une bataille essentielle.
Les signataires soulignent la nécessité de prendre en compte les propositions d’un comité scientifique réellement indépendant pour les décisions qui s’imposent, en dehors de toute considération politicienne et tout calcul économiste à court terme et la nécessité de permettre à son porte-parole d’informer l’opinion publique de ses propositions afin qu’elle prenne connaissance du point de vue des experts formulé sur la base des données scientifiques. .
Ils appellent, en outre, à la mise en place et l’application rigoureuse de toutes les mesures graduées et ciblées qu’impose l’évolution de l’épidémie : le confinement strict des zones et régions déclarées comme clusters, la limitation, dans ces zones sinistrées, de l’activité commerciale et des services aux domaines de première nécessité, la fermeture des établissements éducatifs (en gardant les écoles et les établissements préscolaires ouverts uniquement pour les enfants des personnels de lutte en première
ligne), l’interdiction absolue des rassemblements et des déplacements vers et à partir des clusters, le recours à l’alternance au niveau du travail administratif, le travail à distance chaque fois que cela est possible, le contrôle rigoureux du respect des gestes barrières dans les locaux et les moyens de transport publics et l’application de sanctions sévères pour les contrevenants.
S’agissant de la campagne de vaccination, les associations considèrent qu’elle doit atteindre rapidement un rythme rassurant dans le cadre de la transparence la plus totale.
Pour cela, il convient, selon la même source, de mener une campagne de sensibilisation qui soit à la mesure des réticences et lui accorder toutes les ressources humaines et matérielles nécessaires en ciblant particulièrement les récalcitrants.
Elles appellent aussi à revoir la stratégie de la vaccination en adaptant les choix aux moyens et aux besoins : choix des vaccins, augmentation urgente des centres de vaccination et leur rapprochement des citoyens, implication des médecins et des pharmaciens de libre pratique tout en continuant à garantir la gratuité de la vaccination.
Il faut aussi faire preuve de transparence au sujet de la situation épidémiologique dans les régions, et relativement aux catégories d’âge et aux couches sociales des citoyens vaccinés et éviter le favoritisme et renforcer les campagnes de dépistage pour détecter les cas positifs à isoler et à soigner ainsi que pour évaluer l’avancement de l’immunité acquise d’une manière ou d’une autre.
Les associations signataires sont : Association histoire et mémoire commune pour la liberté, Association Amal pour la famille et l’enfant, Association Attalaki pour la liberté et l’égalité, Association citoyenneté et libertés, Association Citoyenneté, Développement, Cultures & Migrations Des Deux Rives, Association de solidarité civique – Tunisie, Association des femmes tunisienne pour la recherche sur le développement, Association du droit à la difference, Association Joussour de
Citoyenneté, Association Tunisienne d’Action Culturelle, Association tunisienne de défense des libertés individuelles, Association tunisienne de défense des valeurs universitaires, Association tunisienne des femmes democrats, Association tunisienne pour la santé reproductive, Association Vigilance pour la démocratie et l’Etat civique, Association Wachm, Aswat Nissa, Centre de Tunis pour la liberté de la presse, Coalition tunisienne pour l’abolition de la peine de mort, Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie, Forum Attajdid pour la pensée progressiste, Initiative We Exist pour l’égalité, Intersection Association for Rights and Freedoms,
L’Association Arts et Cultures des deux Rives, L’association Création et Créativité pour le Développement et l’Embauche, La Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives, La Fondation Hassen Saadaoui pour la démocratie et l’égalité, L’association Tunisienne de Prévention positive, L’Association tunisienne de soutien aux minorités, Le Comité de Vigilance pour la Démocratie en Tunisie – Belgique, Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme, L’union des Tunisiens pour l’Action Citoyenne, No Peace Without Justice
association, Observatoire national pour la défense du caractère civil de l’Etat, Organisation 23_10 de Soutien au Processus de la Transition Démocratique, Nachaz, Association méditerranéenne pour la pédagogie et la citoyenneté, L’association tunisienne de lutte contre la violence, Association La Manouba pour les monuments et la culture, Association édification de la culture de la citoyenneté.