La résolution de la crise engendrée par le remaniement ministériel doit se faire dans le respect du texte de la Constitution plutôt que moyennant la recherche ” d’une issue juridique impossible ” ou encore des interprétations et des Fatwas qui transgressent les dispositions de la Loi fondamentale, a déclaré le président de la République Kais Saied lors d’une réunion mercredi, avec des députés, au Palais de Carthage.
A noter que, plus tôt dans la journée, le chef du gouvernement Hichem Mechichi, a de son côté reçu un groupe d’experts en droit constitutionnel et public pour le consulter sur, notamment, la question de droit relative à la prestation de serment par les onze nouveaux ministres qui ont obtenu la confiance du parlement fin janvier dernier.
Avant cette démarche, le chef du gouvernement a envoyé, depuis deux jours, une correspondance au Tribunal administratif pour connaitre son avis sur ce point.
Au cours de sa réunion avec les députés, représentant divers groupes parlementaires de l’opposition et autres soutenant le gouvernement, Saied a abordé la situation politique dans le pays, en particulier la crise en rapport avec le remaniement et la prestation de serment.
La réunion a permis de passer en revue les solutions qui se présentent pour dépasser ces litiges ” dans le respect de la primauté de la constitution et des lois et dans le respect des institutions de l’Etat “.
Cité dans un communiqué de la présidence de la République, Saied a estimé que le remaniement ministériel est entaché de nombreuses irrégularités. D’abord, le règlement intérieur du parlement dont l’application ” ne doit pas franchir le seuil de l’hémicycle “. Et d’ajouter ” le règlement intérieur du parlement ne peut pas être érigé en loi “.
Il a ensuite évoqué l’absence de compétences féminines dans la nouvelle formation gouvernementale tel que le stipule la Constitution.
Saied s’est, par ailleurs, interrogé sur l’utilité de la prestation de serment par des ministres suspectés dans des affaires ce corruption. Il a affirmé détenir des informations qui confirment que le remaniement a été planifié depuis la formation du gouvernement et insisté sur sa détermination, en tant que garant de la Constitution, à ne pas s’impliquer dans les conflits politiques.
Le président de la République a mis en garde contre les appels en faveur d’une intervention étrangère dans les affaires nationales.
Les députés Samia Abbou, Zouheir Maghzaoui, Haykal Mekki, Mohamed Ammar, Nabil Hajji, Hatem Mliki, Hichem Ajbouni, Marwene felfel, Samir Dilou, Naoufel Jammeli et Mustapha Ben Ahmed ont pris part à la réunion.