L’Organisation “I Watch” a mis en garde contre “l’instrumentalisation politique de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC) pour justifier les choix du chef du gouvernement Hichem Mechichi lors du dernier remaniement ministériel”.
Dans une déclaration rendue publique, vendredi, l’organisation “I Watch” s’est dit étonnée que le chef du gouvernement ait fait appel à l’INLUCC, qui n’est pas une partie judiciaire, pour obtenir des données sur les personnes proposées dans le remaniement ministériel.
L’Instance de lutte contre la corruption n’est pas habilitée à trancher sur l’intégrité des ministres proposés ou rendre des jugements à leur encontre, souligne l’Organisation.
Le chef du gouvernement se doit de proposer des ministres “irréprochables”, qui ne font pas l’objet de suspicions de corruption, soutient “I Watch”.
Le chef du gouvernement avait déclaré, mardi dernier, lors de la séance plénière consacrée au vote de confiance aux ministres concernés par le remaniement qu’il a consulté les institutions de l’Etat concernant leurs dossiers respectifs.
Il s’est engagé, dans ce sens, à prendre toutes les mesures nécessaires, s’il est établi que l’un des membres de son équipe gouvernementale est inculpé dans des affaires de corruption ou une situation de conflit d’intérêt.
Par ailleurs, l’Organisation “I Watch” s’est interrogée sur la légalité du fait que le président de l’INLUCC, Imed Boukhris ait remis au chef du gouvernement des données sur les ministres proposés, rappelant que l’article 29 du décret-loi cadre relatif à la lutte contre la corruption prévoit que tout membre de l’instance est tenu au secret professionnel pour les documents, données ou informations dont il a eu connaissance concernant les questions relevant de la compétence de l’instance.
“Présenter des dossiers de corruption sous cette forme constitue une atteinte aux données à caractère personnel et pourrait donner lieu à une opération de chantage, qui depuis la révolution, est devenue une habitude pour la majorité des acteurs politiques”, estime l’organisation.
L’Instance de lutte contre la corruption avait déclaré avoir remis, le 18 janvier, toutes les données dont elle dispose dans le cadre de ses compétences sur les ministres proposés dans le dernier remaniement.