La Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme (LTDH) a qualifié de ” grave tournant “, la grève observée par les agents du ministère de la Justice, des domaines de l’Etat et de la propriété foncière et qui entame son deuxième mois.
L’organisation estime que le recours de l’Exécutif à la réquisition n’est pas la meilleure solution pour sortir de la crise que vit le pays dans la mesure où elle constitue un désaveu des revendications des agents de justice.
Dans une déclaration publiée mardi, la LTDH critique la politique des deux poids, deux mesures empruntée par le gouvernement qui a, pourtant, cédé aux réclamations des magistrats après avoir signé un accord de 9 points avec l’association des Magistrats tunisiens (AMT).
L’organisation affirme son soutien aux grévistes qui revendiquent l’amélioration de leur situation sociale et l’amélioration de l’infrastructure judiciaire, la modernisation de l’administration et dénonce l’inégalité de traitement entre magistrats et autres corps de métier.
La ligue dénonce, également, dans sa déclaration, le recours à la réquisition, sur la base du décret n°50 en date du 26 janvier 1978 relatif à l’état d’urgence et du décret présidentiel n°134/2020. Elle affirme son adhésion inconditionnelle à l’appel de la Fédération générale des agents du ministère de la Justice, des domaines de l’Etat et de la propriété foncière.
La LTDH réaffirme son engagement à défendre les agents de justice et regrette les atteintes à l’action syndicale. Elle affirme mettre à leur disposition des avocats ainsi que tous les moyens nécessaires tant au niveau central que dans les régions.
Les agents de justice sont entré en sit-in ouvert le 24 novembre 2020. La semaine dernière, ils ont organisé un jour de colère pour appeler le gouvernement à la négociation.