Le président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) Youssef Bouzakher a invité les magistrats à présenter leurs doléances au Conseil, au cas où ils auraient subi des pressions, pendant l’exercice de leurs fonctions.
Dans une déclaration accordée, mercredi, à l’agence TAP, Bouzakher a affirmé que le Conseil des magistrats ne subit aucune forme de pression ou d’ingérence politique, notamment en ce qui concerne les doléances et les requêtes en lien avec le dernier mouvement annuel des magistrats.
Le Parti des Patriotes Démocrates Unifié (PPDU) a indiqué dans une déclaration publiée, mardi soir, avoir appris que des membres du CSM, proches du mouvement Ennahdha, ont fait pression sur le Conseil lors de sa réunion mardi.
Ces pratiques ont visé essentiellement le président du CSM pour l’obliger à revoir sa décision concernant le limogeage de Béchir Akermi de son poste de procureur de la République près le Tribunal de première instance de Tunis.
Réagissant à ces accusations, Bouzakher a affirmé que le dossier de Béchir Akermi n’a pas été abordé lors de cette réunion. ” Il y a des tentatives d’exercer des pressions sur le Conseil et sur son président en vue de détourner l’institution de son travail”, a-t-il dit.
Il a souligné la nécessité de tenir le CSM à l’écart des pressions et des accusations qui lui sont adressées.
Le PPDU accuse le mouvement Ennahdha de tenter de faire mainmise sur la justice pour garantir l’impunité de nombre de ses dirigeants, dont Rached Ghannouchi, accusés dans plusieurs affaires, notamment celle de l’appareil secret du mouvement et l’assassinat des dirigeants politiques de gauche Chokri Belaid et Mohamed Brahmi.
Le collectif de défense du martyr Chokri Belaid avait déposé, le 4 juillet 2016, une plainte contre Béchir Akremi “pour laxisme dans le traitement du dossier de Chokri Belaid dans la mesure où il a dissimulé des preuves importantes en vue de couvrir Rached Ghannouchi et certains de ses proches ”
Le Conseil de l’Ordre Judiciaire avait annoncé au mois d’août dernier la mutation de Béchir Akremi de son poste de procureur de la République près le Tribunal de première instance de Tunis à celui d’Avocat général pour les affaires pénales dans le cadre du mouvement opéré dans le corps des magistrats.