Tunisie : Le ministère de la santé définit les missions de la première ligne dans le contexte de la COVID-19

Le collectif de la société civile pour la défense du secteur public de la santé a estimé mardi que la publication récente d’une note par le Ministère de la santé (Direction des Soins de Santé de Base) sur les “Missions de la première ligne dans le contexte de la COVID 19″ constitue un tournant dans la stratégie du Ministère.

” Le ministère a enfin compris qu’on ne combat une épidémie de cette ampleur avec uniquement le sommet de la pyramide du système de soins (SAMU, Urgences hospitalières et services spécialisés) “, a souligné le collectif sur sa page officielle.

L’application rapide des mesures contenues dans cette note est une nécessité urgente, a signalé le Collectif.

Selon cette note, la riposte contre le risque pandémique exige l’implication et la préparation de l’ensemble du système de santé.

Ainsi, la mobilisation de la première ligne dans les deux secteurs public et privé, avec son potentiel de proximité et l’expérience de ses cadres dans la lutte contre les épidémies dont les plus récentes sont l’épidémie de H1N1 et les épidémies de rougeole, est une nécessité urgente dans la riposte contre la COVID 19.

Dans le secteur public, la première ligne compte 2200 centres de santé de base (CSB), 109 hôpitaux de circonscription (HC), 3314 médecins de santé publique (MSP) et environ 15000 cadres paramédicaux.
Dans le secteur privé, le nombre de médecins généralistes est de 3077.

Ainsi, elle procure l’opportunité de collaboration public-privé de proximité plus que jamais nécessaire pour le contrôle effectif de l’épidémie et pour optimiser le déploiement et l’utilisation des moyens.

D’après la même source, la mission principale de la première ligne dans le contexte COVID 19 est à la fois de contribuer sur tout le territoire au contrôle de l’épidémie et d’assurer la continuité et la proximité des soins de santé pour la population.

L’exercice de sa mission doit se faire dans le cadre du respect des protocoles sanitaires au niveau des centres de santé de base (CSB), des hôpitaux de circonscription et des cabinets médicaux, et ce, dans l’objectif d’assurer la protection des professionnels de santé et la sécurité des patients et de la population.

Le collectif avait appelé plus tôt dans la journée à la tenue d’un conseil des ministres qui sera consacré au programme urgent de sauvetage du secteur public de la santé réalisé en partenariat entre les représentants du collectif et les structures professionnelles concernées.

En outre, le collectif a souligné, dans un communiqué, la nécessité d’ouvrir un dialogue approfondi et sérieux avec tous les intervenants en vue de mettre en place une stratégie réelle de réforme du système de santé qui rompt avec les politiques précédentes et revalorise le secteur public de la santé afin qu’il puisse assurer des services de soin de qualité à tous les citoyens.

Les associations et organisations membres du collectif ont estimé que le développement du secteur de la santé publique est aujourd’hui une priorité absolue appelant à la mobilisation de ressources financières supplémentaires (pas moins de 500 millions de dinars) à ce secteur.

” Ces ressources seront exploitées pour répondre aux besoins urgents fixés de façon participative comme la fourniture des médicaments aux structures de première ligne, le développement et le rapprochement des services de soins des citoyens à travers le renforcement des consultations dans les centres de santé de base et l’encouragement au travail dans les zones intérieures.