Les députés ont été unanimes, lors de la séance plénière, mardi au palais du Bardo, à dénoncer “le phénomène de la violence verbale et physique” et l’agression subie par le député de la coalition al-Karama Ahmed Mouha.
Le bureau de l’ARP avait décidé lundi l’ajout d’un point à l’ordre du jour de la séance plénière de ce mardi concernant l’agression contre le député Ahmed Mouha le 28 septembre dernier. A noter que le ministère de l’intérieur avait annoncé, mardi dernier, l’arrestation des deux auteurs présumés de l’agression contre le député, précisant qu’ils ont reconnu les faits et révélé que le mobile de l’agression était le vol et qu’ils ne connaissaient pas l’identité de leur victime.
Tout en condamnant l’agression contre le député Ahmed Mouha, le député du bloc Ennahdha Imed Khemiri a appelé les autorités judiciaires à identifier les auteurs de l’agression.
Khemiri a souligné la nécessité de privilégier l’apaisement, estimant que l’agression contre le député d’al-Karama résulte du discours de haine et des accusations de traitrise dont font l’objet les acteurs politiques.
La députée Abir Moussi (PDL) a estimé que la violence est condamnable quelle qu’en soit la victime et l’origine. Elle a dénoncé “la politique de deux poids deux mesures”. “La violence est une pratique courante au parlement au vu et au su de tout le monde sans qu’aucune enquête ne soit ouverte malgré les plaintes déposées dans ce sens”, a-t-elle déploré.
Pour sa part, le président du bloc coalition al-Karama Seifeddine Makhlouf s’est dit surpris face au silence de la présidence de la République à l’égard de l’agression subie par un élu du peuple.
“Cette agression aurait pu être mortelle, nous insistons sur le fait que c’est un crime terroriste et politique qui aurait du être traité par le pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme”, a-t-il dit.
Pour le député Oussama Khelifi (Qalb Tounes), l’agression contre Ahmed Mouha est une agression contre tout le parlement. Le discours violent a donné lieu à un climat de tension sans précédent, a-t-il regretté, appelant à faire preuve de retenue et à privilégier le dialogue et l’esprit de solidarité.
Pour sa part, le député du groupe La Réforme, Fayçal Tahri a estimé que le phénomène de la violence reflète l’échec du système politique, éducatif, social, sécuritaire et judiciaire.
Le député Adnan Hajji (hors groupe) a dénoncé, quant à lui, le climat de violence qui ne cesse de prendre de l’ampleur à tous les niveaux y compris sur les réseaux sociaux et dans certains médias.
Mustapha Ben Ahmed (Tahya Tounes) a insisté sur la nécessité d’élaborer un code de conduite au sein du parlement pour faire face au discours violent dans l’hémicycle.
Abderrazek Aouidet (bloc démocratique) a souligné la nécessité pour les institutions nationales et les organisations de s’unir contre le phénomène dangereux de la violence et pour instaurer une véritable paix sociale.
Mabrouk Korchid (al-Watania) a fait remarquer que la prolifération de la violence reflète le blocage de la situation et l’absence de confiance en l’Etat.