Des députés ont appelé le chef du gouvernement désigné, Hichem Mechichi, à travailler en collaboration avec le parlement et à faire participer les différents acteurs politiques pour réaliser les réformes souhaitées dans l’intérêt du pays.
Les élus ont souligné, lors de leurs interventions à la séance plénière consacrée au vote de confiance à l’équipe gouvernementale proposée par Mechichi, que le rôle du gouvernement est essentiel pour faire sortir le pays de la décennie “de l’échec et de la régression”.
A cet effet, les parlementaires ont énuméré un ensemble de priorités à réaliser notamment la mise en place de la cour constitutionnelle et l’amendement de la loi électorale.
Dans ce contexte, le député du bloc du mouvement Ennahdha, Belgacem Hassen, a exprimé son manque de conviction quant aux critères sur lesquels s’est basé Mechichi pour choisir les membres de son équipe ainsi que la mise à l’écart des partis politiques.
Il a dit espérer que l’équipe proposée se transforme à travers son programme, ses objectifs et ses réalisations en un gouvernement politique. “L’objectif des gouvernements politiques est de préserver la stabilité du pays et le protéger du terrorisme, de la corruption et de faire face à la pauvreté et au chômage”, a-t-il déclaré.
Belgacem Hassen a mis l’accent sur la nécessité d’élaborer un “document” relatif à l’action gouvernementale en rapport avec les programmes électoraux des blocs représentant la majorité parlementaire.
Pour sa part, l’élu Iyadh Elloumi du bloc Qalb Tounes a fait valoir l’importance de choisir un chef du gouvernement qui “ressemble aux Tunisiens et qui ne porte pas une double nationalité”, ce qui est à même, selon lui, de l’aider à résoudre les problèmes de développement dont souffrent les régions de l’intérieur, dont notamment la région du nord-ouest.
Qalb Tounes a décidé de soutenir le gouvernement Mechichi pour son sérieux et son patriotisme, a-t-il ajouté.
De son côté, le député Mabrouk Korchid (Hors groupe) a souligné la nécessité d’amorcer un dialogue national qui traite des points vitaux pour les Tunisiens et de repenser l’actuel régime politique.
Le député Lilia Bellil (Hors groupe) a exhorté le chef du gouvernement désigné à défendre l’Etat civil et démocratique, à préserver les droits des citoyens et à travailler en collaboration avec les élus du peuple.
L’élu Ali Hermassi du bloc de la Réforme a fait observer que la succession de gouvernements est un signe d’instabilité et envoie des messages négatifs aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. “La Tunisie ne supportera pas davantage de soubresauts et de flou, ce qui exige de voter la confiance à ce gouvernement”, a-t-il estimé.
Pour sa part, le député Faycel Tebbini (Hors groupe) a affirmé que la composition d’un gouvernement qui ne compte pas de ministres binationaux, qui ne fait pas l’objet de tiraillements politiques et de “querelles régionalistes” est une première pour la Tunisie.
Le député Ezzedine Ferjani, du bloc al-Karama, a fait savoir que son groupe parlementaire n’accordera pas la confiance au gouvernement Mechichi et ne craint pas la dissolution du parlement.