Le président de la Fifa, Gianni Infantino, visé par une procédure pénale en Suisse, assure n’avoir “rien à cacher”, dans une lettre adressée au fédérations membres où il déplore le “préjudice considérable” causé à l’instance et à lui-même.
Dans cette lettre envoyée jeudi au 211 fédérations membres, M. Infantino souhaite expliquer la situation “de manière claire et précise, en raison de la résonance médiatique que cette décision a suscitée”.
Le successeur de Sepp Blatter est visé depuis le 30 juillet par une procédure pénale en Suisse, le procureur fédéral extraordinaire estimant qu’il y a des “éléments constitutifs d’un comportement répréhensible en rapport avec la rencontre entre le procureur général Michael Lauber, le
président de la Fifa et le premier procureur du Haut-Valais”, Rinaldo Arnold, ami d’enfance de M. Infantino.
Les infractions concernées sont “l’abus d’autorité”, la “violation du secret de fonction” et l'”entrave à l’action pénale”.
Ces rencontres, pour lesquelles il n’existe aucune trace écrite “n’étaient en aucun cas secrètes et certainement pas illégales”, a répété M. Infantino, déplorant que les récents développements aient “causé un préjudice considérable à la Fifa et à moi-même (…) alors même que ces plaintes anonymes n’ont pas le moindre fondement”.
“De fait, aucun élément tangible ni aucune base factuelle ne vient étayer cette procédure pénale, qui a été ouverte sans que, ni la Fifa, ni moi-même n’ayons été consultés au préalable afin de fournir des explications”, a-t-il encore expliqué, assurant n’avoir “rien à cacher”.
Cette procédure pourrait justifier l’ouverture d’une enquête par la Commission d’éthique de la Fifa qui a également le pouvoir de suspendre provisoirement le président, comme elle l’avait fait en 2015 avec M. Blatter.
Depuis l’annonce de l’ouverture de la procédure et à part “la lettre d’annonce”, M. Infantino n’a reçu “aucune information” de la part du procureur Stefan Keller et “n’a pas été convoqué” pour une audition, a indiqué David Zollinger, l’un des avocats du président de la Fifa.
“Mais je présume que ce sera assez rapide”, a-t-il ajouté.
Ancien procureur, M. Zollinger a été membre de l’Autorité de surveillance du Ministère public de la Confédération (AS-MPC) de 2011 à 2016, organisme qui a supervisé le procureur Lauber, mis en cause au côté de M. Infantino.
“La question d’un éventuel conflit d’intérêts peut se justifier par rapport à mon passé judiciaire mais, non, il n’y a aucun conflit d’intérêts”, a indiqué M. Zollinger. “Mes dernières réunions à l’AS-MPC remontent à juin/juillet 2016 et à ce moment-là, personne n’avait connaissance de ces rencontres” entre MM.Lauber et Infantino, a-t-il ajouté.