Rached Ghannouchi : La confiance est brisée entre les partis de la coalition parlementaire

Le président de l’ARP et président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi a déclaré, lundi, dans une interview télévisée diffusée par la Chaîne Nessma, que ” les élections législatives de l’après-révolution ont donné lieu à des parlements fragmentés qui ont enfanté des coalitions gouvernementales difficiles à gérer étant composées de partis d’orientations politiques et idéologiques différentes “.

Toujours selon lui ” ce qui a aggravé davantage la situation c’est que la majorité gouvernementale ne reflète souvent pas la majorité parlementaire, et c’est la raison pour laquelle nous essayons d’arriver à un consensus “.

Il a à ce titre rappelé que ” les élections de 2014 ont donné lieu à un consensus gouvernemental entre les deux partis gagnants des élections, à savoir Nida Tounes et Ennahdha et c’est ce qui a permis de stabiliser relativement le pays durant 5 ans “.

” Alors qu’aujourd’hui, le premier parti aux élections ( Ennahdha) est au pouvoir, alors que le deuxième ( Kalb Tounes / Au cœur de la Tunisie) n’y est pas, et c’est une situation anormale. De ce fait, il est aujourd’hui nécessaire d’établir un pouvoir consensuel ouvert à tous ceux qui veulent y participer “, a-t-il poursuivi.

Ghannouchi a qualifié ” d’anormales, les prises de position contradictoires entre les partis au pouvoir et les votes du Mouvement du peuple et de Tahya Tounes contre le parti Ennahdha lors de la plénière du 3 juin 2020 ” estimant que ” cette situation ne peut pas perdurer. De ce fait, il est attendu que des changements soit opérés sur la composition du pouvoir pour revenir à une certaine normalité où la majorité parlementaire soit compatible avec la majorité gouvernementale “.

” La confiance est brisée entre les partis de la coalition parlementaire et j’ai lancé un appel au changement et au retour à une certaine normalité en regroupant au pouvoir des partis qui se ressemblent et qui se soutiennent mutuellement ” a-t-il ajouté.

Il a, en outre, indiqué ” nous avons refusé de signer le ” Document de solidarité et de stabilité gouvernementale ” en raison de l’absence de solidarité entre les partis au pouvoir “.
Et de conclure ” la situation actuelle ne peut pas perdurer. Il faut revenir à une situation normale où les quatre premiers partis des élections soient au pouvoir, s’accordent autour d’un programme commun et s’engagent à le concrétiser “.