Les députés intervenant au sujet de la motion présentée par le Parti destourien libre (PDL) ont été unanimes à refuser toute ingérence dans les affaires internes en Libye. Leurs opinions étaient toutefois partagées sur le contenu de la motion.
Le député Zouheir Malhlouf ( Groupe démocratique) a, dans ce sens appelé le président de la République Kais Saied à proposer une initiative réunissant les pays du voisinage avec la Libye pour empêcher toute intervention étrangère dans ce pays. Il a mis en garde contre les partis pris dans ce dossier.
De son côté, Mehdi ben Gharbia (Tahya Tounès) a affirmé que depuis Bourguiba, la Tunisie entretient des relations avec les différentes parties y compris celles intervenant dans le dossier libyen.
Pour lui, la politique étrangère ne doit pas être un objet de conflit, mettant l’accent sur le besoin de tenir compte des intérêts du pays et des dizaines de milliers de tunisiens résidant dans ces différents pays.
Sadok Kahbich ( La Réforme nationale) a, pour sa part, estimé que la solution pour la Libye réside dans la médiation de la Tunisie eu égard aux relations très anciennes liant les deux pays. Il a exprimé le refus des pratiques visant à diviser le peuple libyen.
Yosri Dali (Al Karama a critiqué le projet de motion, le jugeant proche de l’une des parties en conflit en Libye. De plus dans sa motion, le PDL n’évoque pas l’intervention de pays tels que les Emirats, l’Arabie Saoudite, l’Egypte, la France, l’Allemagne, les USA, la Russie ou encore l’Italie dans les affaires libyennes, constate le député.
Pour Salir Dilou (Ennahdha), la motion aurait fait l’unanimité si elle a contenu un refus de l’ingérence n Libye au lieu d’appeler à soutenir une partie du conflit en Libye. Il a relevé que l’intérêt national requiert de mobiliser tous les efforts pour parvenir à une solution pacifique en Libye.
Le député Mohamed Skhiri (Qalb Tounès) estime pour sa part que l’alignement avec une partie contre une autre constitue une grave erreur qui nécessite des excuses aux Libyens.
Qalb Tounès a tenu plus tôt dns la journée une conférence de presse au cours de laquelle le parti a fait savoir qu’il votera en faveur de la motion au cas où elle ne mentionne pas certains pays.
Le député du PDL Abderrazek Hosni a dans son intervention souligné l’importance de défendre l’image de la Tunisie en tant que terre de dialogue et de consensus plutôt qu’une base logistique facilitant les interventions militaires en Libye.
Les députés de la Coalition Al Karama et la majorité des députés d’Ennahdha ont quitté la plénière pendant que la présidente du PDL Abir Moussi donnait lecture à la motion.
Lors de la séance de l’après-midi, les députés ont voté pour la prolongation d’une heure des discussions relatives au projet de la motion avec 153 voix pour, 16 contre et aucune abstention.