” Préserver la vie des détenus et des agents pénitentiaires ainsi que la prévention contre la propagation de l’épidémie dans les unités carcérales dépend dans l’immédiat des mesures urgentes à prendre pour limiter l’encombrement dans les prisons “, a indiqué vendredi l’Organisation contre la torture en Tunisie (OCTT) Dans une lettre ouverte adressée au président de la République, et au chef du gouvernement concernant la situation dans les prisons tunisiennes en relation avec le Coronavirus, l’OCTT a appelé à la libération du plus grand nombre de personnes en détention provisoire en attente de jugement et qui ne font pas l’objet d’affaires graves.
Ces derniers doivent cependant rester à la disposition de la justice, estime l’organisation. L’OCTT a également demandé aux deux représentants de l’exécutif de gracier parmi les détenus ceux qui purgent de courtes peines, les lycéens, les étudiants, les femmes, les personnes handicapées, les personnes malades et les personnes âgées ayant purgé plus de 20 ans de prison, excepté les détenus incarcérés pour des crimes graves, notamment pour terrorisme, trafic d’armes ou encore des crimes sexuels.
Sur le moyen terme, l’OCTT exhorte les pouvoirs exécutif et législatif à hâter la révision totale du système juridique et judiciaire. ” Le traitement du phénomène de l’encombrement dans les prisons est possible à travers l’activation des peines alternatives mentionnées dans le droit tunisien, notamment les travaux d’intérêt général et le bracelet électronique “, a fait observer l’OCTT. L’organisation a mis en garde contre l’accentuation des risques à l’intérieur des prisons due à l’encombrement surtout dans le cas des circonstances exceptionnelles actuelles.
” Les prisons peuvent se transformer en d’énormes foyers de pandémie du Cornonavirus si elles sont touchées par le virus. Des milliers de prisonniers sans compter les surveillants pénitentiaires, seront ainsi contaminés sans aucune possibilité de contenir ce virus “, souligne l’OCTT.