Tunisie : L’Observatoire pour la défense du caractère civil de l’Etat dit être l’objet d’une campagne de takfir sur les réseaux sociaux

La vice-présidente de l’Observatoire pour la défense du caractère civil de l’Etat, Zahia Jouirou a déploré, samedi, une campagne de diffamation et de takfir (accusation de mécréance) dont fait l’objet l’observatoire sur les réseaux sociaux.

Depuis qu’il a dévoilé son programme de travail et affiché son opposition au projet de l’islam politique pour défendre le caractère civil de l’Etat, l’observatoire créé récemment fait l’objet d’une campagne de dénigrement, a-t-elle déclaré à l’agence TAP.

D’après elle, pas plus tard qu’hier à l’occasion de la prière du vendredi, l’imam d’une mosquée au Centre urbain nord à Tunis a attaqué l’observatoire sous prétexte qu’il était contre la religion et qu’il avait pour objectif d’éloigner les Tunisiens de la religion.

Elle a également indiqué que le compte Facebook de l’observatoire a été piraté. Avant cela, a-t-elle précisé, les publications de l’observatoire ont subi des attaques massives de la part des “mouches électroniques”. Des attaques qui, pour elle, font craindre pour la vie des membres de l’observatoire.

Dans une déclaration publiée, vendredi, l’observatoire a mis en garde contre le “discours dangereux de l’imam de la mosquée et son impact sur l’intégrité physique de ses membres”. Il a demandé au ministre des Affaires religieuses de suspendre l’imam de toute activité pour s’être écarté de l’esprit des prêches du vendredi.

L’observatoire se dit disposé à organiser des sessions de formation en faveur des imams pour mieux assimiler le caractère civil de l’Etat et l’esprit de la Constitution.

Présentant mardi dernier lors d’une conférence de presse l’Observatoire pour la défense du caractère civil de l’Etat, son président Mounir Charfi avait attiré l’attention sur “les dangers d’une mainmise croissante de l’islam politique sur les rouages de l’Etat et l’impact accentué de l’islam rigoureux sur l’éducation, la société et la culture, entravant toute modernisation politique et sociale”.