Huit affaires de corruption dans le secteur du transport ont été transférées à la Justice, selon le rapport annuel de l’Instance Nationale de Lutte Contre la Corruption (INLUCC) pour l’année 2018. Ces affaires concernent plusieurs sociétés dont Tunisair, la CTN et la SNCFT.
Selon ce rapport présenté, samedi, 28 décembre 2019, aux médias, des suspicions de corruption administrative et financière ont été constatées au niveau de Tunisair, dont la filiale Tunisair Handling a conclu un marché public d’une valeur dépassant 3 millions de dinars pour l’acquisition d’équipements qui se sont avérés, par la suite, d’occasion et comportant des défauts techniques.
En 2016, La direction de Tunisair avait également réintégré 200 agents parmi 600 agents exclus de la fonction publique en 2011 pour avoir été impliqués dans des affaires de falsification de visas et de passeports.
Le rapport dévoile aussi que la direction de Tunisair avait également redéployé un nombre d’agents actifs dans le service d’enregistrement des passagers à l’Aéroport Tunis Carthage dans d’autres services, pour les remplacer par 27 nouveaux agents afin d’avoir le contrôle sur le service d’enregistrement à des fins suspectes.
La même direction a régularisé la situation de 500 agents, dont 121 ont présenté des diplômes falsifiés. Ce dossier a été transféré par l’INLUCC au Tribunal de 1ère Instance de l’Ariana.
L’INLUCC a, par ailleurs, épinglé une affaire datant de 2015, de recrutements illégaux d’agents administratifs contractuels ainsi qu’une affaire de programmation, le 12 septembre 2017, d’un vol à bord d’un avion non en état de voler au départ de l’aéroport de Tunis Carthage vers l’aéroport de Djerba Zarzis.
L’instance a aussi transféré au Pôle judiciaire financier et économique, un dossier de falsification de diplômes par des agents de l’OACA pour bénéficier illégalement d’avantages et de promotions professionnelles.
L’autre affaire dévoilée par le rapport de l’instance, concerne la Chambre syndicale nationale des propriétaires de taxis individuels qui sera traduite devant la justice pour des suspicions de complicité avec un concessionnaire automobile ayant importés des véhicules représentants des défauts techniques. A ce titre, 40 pétitions ont été transférées à l’instance en 2017.
La justice statuera également dans une affaire d’escroquerie entachant un agent de la SNCFT, au sujet de laquelle le ministre du Transport avait informé l’INLUCC depuis le 11 juin 2018 et dans une affaire de falsification de diplômes pour un concours de recrutements de chauffeurs au profit de la société régionale de transport de Kasserine en 2015.