La députée de l’Assemblée des Représentants du peuple (ARP) et présidente du Parti Destourien Libre (PDL), Abir Moussi, s’est abstenue, mercredi, de commenter les déclarations de la députée d’Ennahdha, Jamila Ksiksi, tenues au cours d’une conférence de presse, mardi, au Palais du Bardo.
Aux journalistes, Moussi a expliqué son refus par le fait qu’elle n’avait pas encore eu connaissance des propos et positions exprimés par Ksiksi lors de la conférence de presse de la députée d’Ennahdha.
La présidente du PDL, qui poursuit avec les membres de son bloc parlementaire un sit-in ouvert, entamé la veille à la salle des plénières, au Palais du Bardo, a déclaré qu’elle connaissait très bien “la politique des Frères Musulmans” (en référence à Ennahdha).”Tout ce qui s’est passé lors de la plénière de mardi a été enregistré et archivé par la chaine Al Wataniya et par les pages des réseaux sociaux”.
La députée d’Ennahdha Jamila Ksiksi avait assuré, mercredi, lors d’une conférence de presse au Bardo, qu’elle va poursuivre en justice tous ceux parmi les membres de l’UPL qui ont mené une campagne raciste contre sa personne sur les réseaux sociaux, suite à son intervention lors de la plénière de mardi consacrée à l’adoption de la loi de finance complémentaire de 2019.
Ksiksi a indiqué qu’elle ne présentera ses excuses qu’à condition que le PDL présente les siennes et ce pour les invectives proférées par ses membres envers le mouvement Ennahdha.
Abir Moussi avait annoncé plus tôt la poursuite du sit-in ouvert des membres du bloc du PDL à la salle des plénières, et ce, “jusqu’à ce qu’Ennahdha présente officiellement ses excuses dans une déclaration publique”.
Elle a fait savoir, dans ce sens, que la réunion des présidents des blocs parlementaires ainsi que celle du bureau de l’ARP ont été annulées, faisant observer que le président du parlement Rached Ghannouchi n’a pas rejoint aujourd’hui son bureau, “car les députés du PDL étaient présents devant la porte d’entrée”.
Moussi a indiqué qu’au cas où Ennahdha ne s’excuse pas, les députés du PDL poursuivront leur sit-in ouvert avec la probabilité d’emprunter d’autres formes de protestations.
Les travaux de la commission provisoire parlementaire chargée de l’examen du projet de la loi de finances de 2020 ont été interrompus mercredi à cause de la polémique entre les députés du PDL et ceux d’Ennahdha qui s’est transformée en un échange d’insultes.
La présidente du PDL a entravé le déroulement de la séance, refusant la poursuite de toute activité parlementaire à laquelle prend part le bloc d’Ennahdha avant que ce dernier ne présente ses excuses.