La juridiction pénale de la justice transitionnelle de Bizerte a reporté au 27 janvier 2020 la deuxième audience, ouverte lundi 25 novembre au tribunal de première instance de Bizerte, en présence de 48 victimes de violences physiques perpétrées sous l’ancien régimes, ainsi que des familles des personnes décédées, afin d’entendre le reste des victimes, apprend le correspondant de l’agence TAP de source responsable.
L’audience de lundi n’a porté que sur 14 victimes et qu’un seul des 35 accusés dans ses affaires de violations flagrantes des droits de l’homme ont assisté à l’audience, à savoir le directeur général de la Sécurité nationale du régime avant la révolution du 14 janvier, Ali Seryati.
Dans sa défense des charges à son encontre, Seryati a affirmé que dans les années 1990 il était directeur général de la sécurité nationale et qu’il disposait alors de deux départements de la sécurité, celui de la sécurité publique et celui des unités d’intervention, et que des questions de nature particulière concernant le mouvement Ennahdha relevaient du département régional compétent, sous l’autorité du département général des services spécialisés sur lesquels, selon lui, il n’avait pas d’autorité.
“S’il est prouvé qu’un agent de sécurité affilié aux départements de sécurité publique ou des unités d’intervention, que je supervisait à l’époque, ça ne pouvait être qu’un acte individuel sans plus”, a-t-il encore estimé.
La chambre criminelle pour la justice transitionnelle, parallèlement au report de l’audience de lundi au 27 janvier, a également décidé de tenir un “procès personnel” pour Seryati le 23 décembre, en attendant la programmation d’une audience à huis clos pour quatre femmes à leur demande pour présenter leurs récits des agressions sexuelles dont elles avaient été victimes, indique-t-on de même source.
L’audience de lundi s’est déroulée en présence d’un grand nombre de composantes de la société civile et de personnalités politiques et parlementaires, ainsi que des avocats des victimes.
Dans le même contexte, une grande tente a été érigée devant le tribunal de première instance de Bizerte, organisée par l’Association internationale pour le soutien aux prisonniers politiques à Bizerte, dans laquelle des photographies de victimes de la tyrannie sous l’ancien régime ont été exposées ainsi que des documents qui dévoilent les horreurs des violations des droits de l’homme subies par les détenus.
Un hommage a été rendu d’autre part à une des victimes, Basma Belai, originaire de Menzel Bouzelfa, qui souffre toujours des séquelles de la torture et des mauvaises conditions de son emprisonnement, selon le président de l’Association internationale de soutien aux prisonniers politiques à Bizerte, Souad Hajji.