Le nouveau président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Rached Ghannouchi, a souligné que “l’ARP est le centre du pouvoir en Tunisie, son système étant essentiellement parlementaire” et qu’il concentrera ses efforts sur cette institution, car elle est “le centre de la législation et de la politique et tout ce qui est en rapport avec le système de l’Etat”.
Le leader d’Ennahdha, élu mercredi soir par les députés à la présidence du Parlement avec 123 voix, a souligné dans une déclaration la presse le souci de “réhabiliter l’institution législative, qui incarne le pouvoir du peuple, la représentation directe par la démocratie, et rapproche du pouvoir les gens qui le détiennent de fait”.
“Sans ce peuple qui croit en la démocratie et qui a élu les députés, nous n’aurions pas atteint notre but”, a ajouté Ghannouchi, promettant de “servir ceux qui ont élu Ennahdha et ceux qui ne l’ont pas fait, ainsi que tous ceux qui ont contribué au triomphe de la démocratie en Tunisie”.
Il a reconnu qu’il n’aurait pas accéder à la présidence du Parlement “sans coopération avec les autres, y compris le parti Qalb Tounes”, ajoutant que “Ennahdha traitera toutes les parties au sein du parlement sans exclusion, d’autant plus qu’il ne peut adopter aucune législation sans consensus avec les autres composantes du paysage parlementaire”.
Le dirigeant d’Ennahdha a affirmé qu'”il n’y a pas de veto sur la question législative, d’autant plus que le parlement comprend tous les partis”, mettant l’accent sur le souci de veiller à “ne pas boycotter les partis élus par le peuple”.
Il a fait remarquer à cet égard que le règlement intérieur de l’Assemblée des représentants du peuple “impose la participation et le consensus et empêche tout parti, peu importe sa force, de légiférer ou de prendre des décision à sa guise”.
Concernant les implications de la présidence de l’ARP sur les futures alliances gouvernementales, Ghannouchi a déclaré: “Nous n’avons pas encore abordé la question du gouvernement, une question laissée à un avenir proche”.
“Nous allons réunir ce soir le bureau exécutif d’Ennahdha pour examiner la question du gouvernement et choisir un candidat pour le poste de chef de gouvernement. Cette question sera tranchée vendredi au plus tard”, a-t-il précisé.
Il a indiqué qu'”Ennahdha a traité cette question avec tous les partis, exceptés ceux qui ont opposé un refus”, notant que son parti examinera “les équilibres possibles afin de produire un gouvernement à base élargie capable de faire progresser les échéances du pays, notamment les échéances économique et sociale”.
Rached Ghannouchi a affirmé à ce propos que “le chef du gouvernement sera issu d”Ennahda ou de ses amis”, soulignant que “ce ne sera pas en dehors de ces cercles”.