Le présentateur Sami Fehri a été arrêté bien qu’il ne fasse pas l’objet d’une enquête judiciaire, a assuré, jeudi, son avocat Me Abdelaziz Essid.
” Sami Fehri n’est pas visé par une enquête du parquet financier. Aucun juge d’instruction n’a été saisi dans cette affaire “, a-t-il dit dans un post publié sur sa page Facebook. Pour lui, le ministère public a réagi seul.
Le parquet près le pôle judiciaire économique et financier avait décidé mardi soir d’émettre une interdiction de voyage à l’encontre de plusieurs personnes pour suspicion de corruption dans la société de production (Cactus Prod). La décision vise la mandataire judiciaire de la société, le présentateur Sami Fehri et son épouse.
Selon Me Essid, l’enquête visant son client a démarré hier mardi en début de matinée. Elle a duré environs 13 heures d’affilée.
” L’enquête n’a rien avoir avec la société de production (Cactus Prod) pré-révolution mais plutôt sur le partenariat avec l’homme d’affaires Slim Riahi et la manière dont le litige entre les deux parties a été résolu sur la société Eight Prod “, a-t-il affirmé.
Et de regretter : ” Bien que tous les documents ne soient pas entachés d’irrégularités, le ministère public a ordonné, hier à 21h30, de placer en détention préventive, le présentateur Sami Fehri, le mandataire de la Société Eight Prod et l’administratrice judiciaire.
Selon ses dires, des dizaines de policiers ont mené des perquisitions au domicile de Sami Fehri, au siège de la société et de la chaine El Hiwar Ettounbsi. Ces perquisitions se sont poursuivies jusqu’à l’aube, a-t-il dit.
D’après le porte-parole du pôle, Sofiene selliti, l’émission de l’interdiction de voyage à l’encontre des personnes citées intervient après l’avancement de l’enquête dont s’est saisi le parquet du pôle suite à la plainte déposée par le Chargé du contentieux de l’Etat contre le ministère des finances et plus précisément la Commission nationale de gestion des biens confisqués.
La plainte vise la mandataire judiciaire de l’une des sociétés confisquées pour suspicion de corruption à travers la signature de contrats en infraction avec les réglementations en vigueur, avait précisé Selliti dans une déclaration à l’agence TAP.
L’affaire de la société de production “Cactus Prod” est pendante devant la justice depuis 2011.
Sont accusés dans cette affaire, outre le présentateur Sami Fehri, l’ancien ministre-conseiller auprès de la présidence de la République, Abdelwahed Abdallah et cinq directeurs généraux de l’établissement de la télévision tunisienne (ETT): Mustapha Khammari, Mohamed Fehri Chelbi, Brahim Fridhi, Moncef Gouja et Hédi Ben Nasr. Est également impliqué dans cette affaire, Belhassan Trabelsi, beau-frère de l’ex-président Ben Ali.
L’affaire concerne des dépassements commis par la société de production “Cactus Prod” sous l’ancien régime et qui ont causé de grosses pertes financières à l’Etablissement de la Télévision tunisienne.