Les concertations entre Ennahdha et la coalition Al Karama quant à l’impératif d’accélérer la formation du prochain gouvernement présidé par Ennahdha avancent, a indiqué, samedi, le dirigeant d’Ennahdha, Noureddine Bhiri, soulignant que le pays ne tolère pas la situation de vide.
Bhiri s’exprimait à l’issue d’une réunion entre une délégation d’Ennahdha conduite par son président, Rached Ghannouchi et des représentants d’Al Karama à leur tête le porte-parole de la coalition, Seifeddine Makhlouf.
Dans une déclaration à l’agence TAP, Bhiri a indiqué que les représentants de la coalition Al Karama (21 députés dans le nouveau parlement) ont avancé des propositions visant à modifier le document “Contrat sur un programme de gouvernement” présenté par Ennahdha hier lors d’une conférence de presse.
Il a souligné que les deux parties craignent que “certaines forces révolutionnaires ne tiennent pas leurs promesses électorales en cherchant des prétextes pour se dérober de leur devoir de participer au gouvernement, tout en exigeant des conditions inacceptables”, en allusion à la position du mouvement Echaab et du Courant démocrate, qui ont affirmé, dans des déclarations précédentes, leur refus de participer à un gouvernement présidé par Ennahdha.
Réélu au parlement suite aux élections législatives du 6 octobre, Bhiri a réaffirmé l’attachement d’Ennahdha à son droit constitutionnel de désigner l’un de ses membres à la tête du prochain gouvernement, “fort en cela de la confiance que lui ont accordé les électeurs”.
“Si le mouvement refuse que le futur chef du gouvernement soit d’Ennahdha, a insisté Bhiri, cela signifie que le parti a failli à ses responsabilités et a trahi la confiance de ses électeurs. Cela peut aussi transmettre une image négative à l’étranger sur le mouvement et sur la transition démocratique dans le pays”.
“Nous avons promis à nos électeurs que Kais Saied sera à Carthage et Ennahdha à la Kasbah”, a-t-il dit.
Ont assisté à la réunion les représentants d’Ennahdha Rached Ghannouchi et Noureddine Bhiri, et du côté de la coalition Al Karama, Seifeddine Makhlouf, Imed Dghij et les deux députés fraichement élus à l’ARP, Ridha Jaouadi et Yosri Dali.
Le porte-parole du mouvement Ennahdha, Imed Khémiri avait déclaré, vendredi, que les concertations avec les parties concernées par la formation du prochain parlement continuent.
“Le gouvernement sera formé dans les délais constitutionnels et selon les critères de l’intégrité et la compétence”, avait-t-il souligné.
Lors d’une conférence de presse tenue vendredi au siège d’Ennahdha à Tunis, consacrée à la présentation du document “Contrat sur un programme de gouvernement” élaboré par le parti, Khémiri avait relevé que le chef du gouvernement sera un membre d’Ennahdha, conformément aux dispositions de la Constitution et du choix établi par le conseil de la Choura.
“Il est toutefois prématuré de se prononcer sur le candidat à ce poste”, avait-t-il dit.
Le mouvement Ennahdha avait présenté, vendredi, lors d’une conférence de presse, le document “Contrat sur un programme de gouvernement” comportant le plan d’action du prochain gouvernement. Une initiative qui a été au centre des concertations avec les parties politiques représentées dans le nouveau parlement.
Selon Khalil Amiri, dirigeant au mouvement, ce document constitue la base de l’action du prochain gouvernement. Un document qui sera définitif au terme des négociations avec les différents acteurs politiques et sociaux qui auront participé à son élaboration.
Le document fixe les priorités économiques, politiques et sociales du prochain gouvernement, s’articule autour de 5 axes, à savoir la lutte contre la corruption, la lutte contre la pauvreté, la réforme des systèmes de la santé et de l’enseignement, la promotion des investissements et le parachèvement des institutions constitutionnelles.