Tunisie : IJABA et le ministère de l’enseignement supérieur se jettent les accusations

L’Union des Enseignants Universitaires et Chercheurs Tunisiens (IJABA) souligne, dans un communiqué publié, vendredi, qu’elle compte porter plainte contre le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, auprès d’organisations nationales et internationales œuvrant dans les domaines de l’enseignement, des droits et des libertés.

IJABA accuse le ministère de menacer les enseignants grévistes d’emprisonnement pour avoir dénoncé les mesures qu’il avait prises et qui sont de nature, selon eux, à “saper la crédibilité des examens”.

Le syndicat ajoute que le ministère a adressé des questionnaires à des dizaines d’enseignants grévistes pour les “intimider” après avoir dénoncé les mesures relatives au passage des étudiants s’agissant, notamment, de la possibilité de réussir avec crédit en cas d’acquisition de 75% des critères d’évaluation.

Les questionnaires ont été adressés, selon IJABA, à près de 700 enseignants ayant exprimé, sur les réseaux sociaux, leur opposition à ces mesures qu’ils ont qualifiées d'”illégales et contraires aux textes régissant le passage et les examens dans les établissements universitaires tunisiens”.

Le conseiller du ministre de l’enseignement supérieur, Driss Sayah, a souligné que les accusations du syndicat IJABA sont “mensongères et dénuées de tout fondement”, ajoutant que le ministère a réussi à éviter une année blanche à cause des grèves “illégales” observées par ces enseignants.

“Les mesures prises par le ministère sont légales”, a-t-il affirmé, faisant savoir que les examens se sont déroulés dans la plupart des établissements universitaires et que des mesures exceptionnelles seront prises pour trouver des solutions au non déroulement des examens dans 3 ou 4 universités.

A noter que la crise entre le ministère de l’enseignement supérieur et le syndicat IJABA s’est déclenchée suite au non-respect de l’accord conclu le 7 juin 2018 relatif au statut des enseignants.