Neuf députés du bloc du Front populaire à l’Assemblée des représentants du peuple (APR) ont confirmé mercredi soir dans une déclaration commune leur démission du groupe parlementaire front qui comprend 15 députés.
Les députés démissionnaires sont Heikal Belgacem, Ayman Alaoui, Ziad Lakhdar, Chafik Ayadi, Abdelmoumen Benanes, Fethi Chamkhi, Mourad Hemaidi, Mongi Rahoui et Nizar Amami. Ils ont justifié leur démission par “l’ampleur prise par la crise du Front Populaire et après l’impasse du dialogue avec son bloc parlementaire malgré les appels incessants adressés au porte parole du Front Hamma Hammami”.
Ils ont estimé que la démission traduit “une réalité d’une crise créée par certaines composantes du Front” qui “se sont employées à imposer leur mainmise et exclure d’autres composantes et militants”.
Les députés ont qualifié leur décision de “grave”, soulignant qu’ils ne fuient pas leurs responsabilités dans la détérioration du climat au sein du Front Populaire et réaffirmant leur détermination “à surmonter cette situation avec les militants du Front populaire”.
A cet égard, ils ont appelé toutes les composantes du Front à réagir positivement face à cette situation délicate afin de contribuer à la recherche de solutions permettant de surmonter la crise actuelle.
Les députés démissionnaires ont d’autre part précisé que “les allégations colportées qui résument la crise à un litige sur la désignation du candidat du FP à la présidentielle qui aura lieu au mois de novembre prochain sont dénuées de tout fondement”. Ils ont assuré à cet égard que “toutes les composantes du Front étaient conscientes que parvenir à un accord à ce sujet était possible”.
Le député Haykel Ben Belgacem a estimé mercredi que la démission de neuf députés de son bloc a eu pour objectif “d’exprimer une position ferme et de provoquer un choc positif à l’issue duquel sera lancé un débat sérieux au sein de la coalition”.
“Les députés FP ont adressé trois correspondances officielles demandant à rencontrer en urgence le Conseil des secrétaires et le porte-parole du FP, Hamma Hammami”, a-t-il précisé. Le but visé, a-t-il assuré, était d’engager un dialogue autour des échéances à venir et des prochaines élections pour lesquelles le FP doit se préparer. “Il n’y a pas eu de réponse à ces trois correspondances”, a regretté le député.
Les neuf députés ont présenté leur démission mardi au Bureau de l’ARP, alors que le député Ahmed Seddik a démissionné de son poste de président du bloc, à la suite d’une réunion du groupe parlementaire du front.
Le Front populaire avait annoncé le 19 mars que le Secrétaire général du Parti des travailleurs, Hamma Hammami, était son candidat à la présidentielle de 2019, après des discussions avec les secrétaires généraux des partis formant le FP (7 partis) alors que le comité central du Parti des patriotes démocrates unifiés (un des composantes du Front populaire), a décidé une semaine auparavant de proposer le dirigeant et député au parlement, Monji Rahoui, candidat à l’élection présidentielle du front.
Le Front populaire, un rassemblement politique de gauchistes, nationalistes, militants de l’environnement et d’indépendantistes, a été crée en 2012, et a désigné Hamma Hammami, en qualité de porte-parole.