La ministre de la femme, de la famille, de l’enfance et des séniors, Naziha Laabidi a fait savoir, dimanche, que le cahier des charges organisant le transport des ouvriers et ouvrières agricoles est prêt depuis fin 2016 mais n’a pas été exécuté en raison du non amendement de la loi n° 33 de 2004 relative au transport terrestre.
Elle a ajouté dans une déclaration à la TAP qu’il a été convenu en vertu du protocole conclu en octobre 2016 entre le ministère de la femme, l’union générale tunisienne du travail (UGTT), l’union tunisienne de l’agriculture et de la pêche et l’union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) d’élaborer un cahier des charges garantissant les mécanismes à même de trouver des solutions au transport des ouvriers, notamment, les ouvrières dans des conditions décentes et dans des véhicules aménagés.
Elle a fait savoir que le cahier des charges a été transmis pour avis à toutes les parties concernées (ministères et société civile).
Laabidi a noté qu’en raison de l’impossibilité de mettre en œuvre le cahier des charges, le ministère de la Femme a demandé aux gouverneurs d’étendre les lignes de transport rural afin de garantir le transfert en toute sécurité des travailleurs du secteur agricole, soulignant qu’un grand nombre de gouverneurs ont répondu favorablement à cet appel.
Le ministère de la femme s’emploie, a-t-elle dit, dans le cadre du projet “RAIDA” à permettre aux femmes rurales titulaires d’un permis de conduire d’acquérir des véhicules de transport des ouvrières ou de les utiliser dans la mise en œuvre de leurs propres projets.
Elle a, à cet égard, rappelé que le projet “RAIDA” de promotion de l’entrepreneuriat féminin, lancé en 2016, a permis, jusqu’à ce jour, la création de 3155 projets.
Le décès, samedi à l’aube à Seballa (gouvernorat de Sidi Bouzid), de 12 personnes dont 7 travailleuses agricoles suite à une collision entre le camion les transportant et un autre de transport de volailles a suscité un véritable tollé.
Des composantes de la société civile et des organisations nationales ont accusé le gouvernement de “se dérober à ses responsabilités et d’ignorer les besoins pressants des catégories vulnérables et à faible revenu”.
Laabidi a tenu à affirmer à la TAP qu’elle ne nie pas la responsabilité du gouvernement dans cet accident, mais souligne que la responsabilité incombe à tout le monde, y compris à la société civile.