Autour du thème “Ecrire pour la scène”, la première édition du Festival “Ezzeddine Gannoun” a clôturé, jeudi, une série de panels organisés à la salle le 4ème art parallèlement aux représentations théâtrales.
A cette occasion, une lecture de la pièce de feu Ezzeddine Gannoun “L’Ascenseur” (1994-1995) a été faite par les élèves de l’école de l’acteur du Théâtre National Tunisien suivie par une relecture du monodrame “Amour” (2019) de Nour Riahi.
Parlant du travail de l’écriture pour la scène chez feu Ezzeddine Gannoun, le directeur artistique du festival Abdelmonem Chouayet a témoigné que l’écriture se fait essentiellement sur scène expliquant que l’improvisation des acteurs reste le pilier de l’écriture théâtrale de Gannoun. “Après l’improvisation, un travail de ré-écriture et de relecture se met en place en interaction avec les acteurs” a-t-il ajouté.
Après le succès de sa première expérience de lecture, mardi dernier, la jeune lycéenne Nour Riahi retrouve le micro du pupitre de la scène de la mezzanine du 4ème art pour interpréter son texte “Amour”. Ecrit dans le cadre de la résidence artistique de l’association “L’Art Rue” sous la supervision de Narjess Ben Ammar, le monodrame “Amour” relate le parcours d’un jeun étudiant “Rouh” (âme). Du haut de ses 17 ans, Nour Riahi raconte la vie de cet étudiant qui a choisi de mettre fin à sa vie. Par la voix de sa mère, l’étudiant dévoile les raisons de son acte à travers un journal intime qui retrace ses émotions, ses joies et ses douleurs depuis son enfance. L’absence du père, l’amour possessif d’une mère et le malaise d’un enfant face à l’incapacité de réaliser ses rêves, les différents sujets qui préoccupent la jeunesse tunisienne sont abordés dans le texte de Nour Riahi avec beaucoup de justesse et profondeur.
“L’écriture pour moi est une manière de donner la voix à ma génération, ses aspirations et ses angoisses”, a déclaré Riahi en précisant que l’histoire de Rouh a été inspirée de son entourage familial et ses camarades au lycée.
De son côté, l’encadreur Narjess Ben Ammar a fait savoir que l’écriture du monodrame a duré plus de sept mois et que la jeune Nour Riahi s’est aussi inspirée du roman de Boris Vian “L’arrache-cœur” qui raconte l’histoire d’une mère qui éprouve un amour obsessionnel pour ses enfants.
Revenant sur le début de la jeune prodige Nour Riahi, Bilal Makki, chargé de production de programme “Résidences artistiques” à l’Art Rue, a indiqué que la jeune a été découverte lors du festival “Dream City 2017” dans le cadre d’un atelier d’écriture théâtrale avec les jeunes de la médina de Tunis encadré par l’artiste égyptienne Laila Soliman.
Créée en 2006, l’Art Rue est une association culturelle tunisienne porteuse de projets artistiques citoyens et innovants en espace public, en articulation avec le territoire. Chaque année, des résidences artistiques sont organisées au siège de l’association au profit des artistes dans une perspective interactive entre l’artiste, les citoyens et la médina de Tunis.