La deuxième édition de la Semaine du film francophone a pris fin, samedi soir, à la Cinémathèque Tunisienne.
Une cérémonie a été organisée à la clôture de cette manifestation étalée, du 16 au 23 mars 2019, dans des projections accessibles gratuitement. Une animation artistique a été interprétée par un groupe de danse africaine en présence, notamment, d’ambassadeurs de pays francophones, européens et africains, accrédités en Tunisie.
Le lancement de la première édition de ce rendez-vous cinématographique, entamé il y a un an, coïncidait avec l’inauguration, en mars 2018, de la cinémathèque tunisienne.
Au terme d’une semaine riche en films des deux rives de la Méditerranée et du Canada, Chiraz Laatiri, directrice générale du Centre national du Cinéma et de l’image (CNCI), a évoqué une initiative à laquelle s’associent la Cinémathèque et le Cnci pour “de belles rencontres autour de l’image et du cinéma”.
En cette date anniversaire, elle a mis en valeur une année riche en films, en témoigne le nombre de cycles de projections qui ont été programmés. La cinémathèque propose, souvent, des cycles hebdomadaires par thèmes, des séances hommages à des cinéastes ainsi que des rencontres autour de professionnels du cinéma, de Tunisie et d’ailleurs.
Laatiri a salué le travail d’équipe sur toute l’année, porté par Hichem Ben Ammar, directeur artistique de la Cinémathèque, tout en soulignant l’effort fait “avec beaucoup d’amour et d’engagement”, de ce cinéaste qui met “toute son expérience” au profit de la jeune institution, relevant du Cnci.
Elle a, aussi, souhaité voir se perpétuer, cet événement de la semaine du film francophone afin qu’il devienne un rendez-vous annuel permanent, à la cinémathèque dont la vocation est, entre autres, de présenter des films.
Le court-métrage tunisien était à l’honneur, en cette semaine, une initiative qui vise à offrir plus de visibilité aux nouvelles productions du cinéma tunisien, dans ce genre cinématographique, avait annoncé Ben Ammar, à la cérémonie d’ouverture.
“Ecoutons-Les”, documentaire de Slim Gomri, “Les pastèques du cheikh “, fiction de Kaouther Ben Hania, et “Fade”, film d’animation de Alaeddine Abou Taleb, sont les films diffusés à l’ouverture. Le reste des films tunisiens sera projeté, dimanche.
La clôture a été avec le film “The Mercy of The Jungle” (La Miséricorde de la Jungle), du réalisateur rwandais Joel Karekezi. Cette fiction de 90 mn avait été, auparavant, présentée, en compétition officielle des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) 2018.
Aux JCC 2017, cette coproduction entre la France la Belgique et le Rwanda avait bénéficié du grand prix de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) au programme “Takmil”, de la plateforme “Carthage Pro”, dédié aux films en postproduction.
“The Mercy of The Jungle” raconte un périple de deux soldats, à travers la vaste jungle, habitée par des gorilles, en Ouganda, qui sépare différents pays d’Afrique centrale.
Dans une interview avec la Tap en marge des JCC 2018, Karekezi, réalisateur et scénariste, avait présenté un récit autour de la guerre au Congo voisin au Rwanda et des conflits entre les deux pays en 1998. Un souvenir douloureux pour ce jeune cinéaste dont lui même était le témoin. Il avait perdu son père au génocide de 1994 dans son pays.
Depuis sa sortie, le film a été sélectionné dans diverses manifestations cinématographiques régionales et internationales.
Il a, récemment, remporté l’Etalon d’or de Yennega, grand prix du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) organisé tous les deux ans au Burkina Faso.
La Semaine du Film francophone est organisée par 17 pays et régions membres et observateurs de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), en partenariat avec la Cinémathèque Tunisienne.
Elle a vu la projection de près de vingt longs-métrages ayant fait le tour des grandes manifestations cinématographiques internationales.