L’initiative ” Rassemblement national du salut ” a dénoncé lundi l’acharnement judiciaire par les chambres judiciaires spécialisées dans la justice transitionnelle contre “des cadres sécuritaires, de hauts responsables et des ministres ayant travaillé sous l’ancien régime”.
Ces derniers ont fait l’objet de jugements prononcés contre eux depuis 2011 jusqu’à ce jour et vont être rejugés dans les mêmes affaires par les chambres spécialisées, a fait savoir le ” Rassemblement national du salut ” (en cours de constitution).
L’initiative estime que ces nouveaux jugements ont pour filigrane ” la prévalence du phénomène des poursuites judiciaires contre des hommes d’Etat dont des cadres sécuritaires, de hauts responsables et des ministres ayant travaillé sous l’ancien régime “.
Dans un communiqué rendu public lundi, le ” Rassemblement national du salut ” a pointé du doigt l’intention de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) et de sa présidente de poursuivre leur travail après le 31 mai 2018.
Le Rassemblement a dans ce sens déploré le fait que la décision de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) contre la prolongation du mandat de l’IVD soit restée lettre morte et non appliqué, ce qui selon lui, constitue un dépassement criant de la loi et de la Constitution.
” Le processus de justice transitionnelle est plus proche d’un processus de représailles que de celui de la concrétisation de la justice ” lit-on dans le texte du communiqué.
” Si le pouvoir judiciaire ne met pas un terme à ces poursuites judiciaires, cela entrainera le pays dans la spirale dangereuse du mépris et de la haine à même de porter préjudice à sa stabilité ” prévient le ” Rassemblement national du salut “.
L’initiative a appelé à cet effet les autorités politiques à assumer leur responsabilité et à prendre les mesures nécessaires pour activer la décision du pouvoir législatif et désamorcer ainsi le climat de haine et de vengeance.
Elle a souligné l’impératif de garantir les droits des victimes, de faire face au ” complotisme ” contre les anciens hommes d’Etat, de hâter la réconciliation nationale et d’apaiser le climat jusqu’à la promulgation d’une loi à ce propos.
A noter que les chambres judiciaires spécialisées, créées conformément à la loi sur la justice transitionnelle, examinent actuellement les dossiers liés à ladite justice.
Cette juridiction a ainsi auditionné l’ancien ministre de l’intérieur Abdallah Kallel, et a ordonné l’interdiction de voyage contre Ahmed Friaa, dernier ministre de l’intérieur sous le régime de Ben Ali.
Plusieurs organisations, personnalités politiques et de la société civile, ont dénoncé le re-jugement de Friaa.