“Rashomon” de Lotfi Akermi : hommage à l’adaptation cinématographique de la nouvelle par Akira Kurosawa

Le Pôle Théâtre et Arts Scéniques du Théâtre de l’Opéra de la Cité de la culture a présenté, hier vendredi, au Théâtre des Régions la pièce ” Rashomon ” scénographie et mise en scène de Lotfi Akermi et une dramaturgie de Riadh Somii.

Jouée en langue arabe classique, elle est interprétée par Lotfi Akermi, Kaouther Belhaj, Wahid Meghdich, Chiheb Chebil, Elyess Laabidi, Nourhène Bouzaien et Nacib Barhoumi,

“Rashomon” est une adaptation de la nouvelle portant le même nom du japonais Ry?nosuke Akutagawa (1892-1927). La pièce est produite par “Bnadem production et distribution” avec le soutien du ministère des affaires culturelles.

Adaptée au cinéma par le réalisateur japonais Akira Kurosawa, “Rashomon”, est une oeuvre qui explore le dilemme d’un homme confronté à l’alternative de ” mourir de faim ou de voler “. A travers ce dilemme, le romancier japonais explore la difficulté d’être japonais dans l’ère Meiji, une période de crise identitaire face à une politique de modernisation occidentale où les traditions nippones sont mises à mal.

Dans l’adaptation théâtrale de Lotfi Akermi et Riadh Somii, l’action se déroule sous la porte Rash? de laquelle la nouvelle tire son nom. Dans cette pièce, le metteur en scène part dans la quête de la vérité en invitant le public à plonger dans les abysses d’une cité où règne le désordre et où un chaman peine à redresser la barre. Les valeurs les plus fondamentales y sont perdues et les conflits ont fini par prendre le dessus sur tout. La construction dramatique de la pièce évolue selon une dynamique ne laissant aucune place à la raison. Tout y est sombre et sans issue. L’éthique a cédé la place au mépris, au mensonge, au doute et à la surenchère sur un fond de suspicion généralisée entre tous les protagonistes. Une pièce philosophique qui pousse à l’extrême la réflexion sur la vérité et sur la nature humaine.

Dans “Rahomon”, Lotfi Akermi a tenu à rendre hommage à l’adaptation cinématographique de la nouvelle par Akira Kurosawa avec une scénographie où les techniques cinématographiques sont mis à la disposition de la thématique existentielle de la pièce : interroger la notion de vérité.