La secrétaire générale du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, a annoncé, samedi, lors d’un rassemblement devant le Théâtre Municipal de Tunis, que le parti va remettre en cause la crédibilité des élections en cas de dépassements et prendra à témoin l’opinion publique et les instances internationales de surveillance électorale.
L’indépendance et la neutralité de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) suscite des doutes, a-t-elle estimé, relevant que 3 millions d’électeurs ne sont pas inscrits à ce jour.
Moussi a indiqué que l’inscription aux élections “devrait être un processus continu, sans interruption”, rappelant que les personnes ayant bénéficié de financements étrangers aux élections de 2011 et 2014 n’ont pas été encore traduits en justice.
Des parties suspectes participeront aux élections de 2019, a-t-elle poursuivi, “auxquelles sont attribuées un appareil secret, une relation avec le milieu terroriste, l’envoi de jeunes Tunisiens aux foyers de tension tout en bénéficiant de financements étrangers”.
Selon Moussi, “ces parties veulent s’accaparer le pays et profiter de la situation économique et sociale étouffante qui a fait que les Tunisiens soient désespérés de l’action politique”.
Abir Moussi a, par ailleurs, demandé aux médias d’arrêter les tentatives d’orientation de l’opinion publique pour servir les intérêts de certains partis.
“Plusieurs plateaux médiatiques ont été consacrés au parti du chef du gouvernement alors qu’il n’a pas encore été créé, tandis que la présence médiatique du PDL qui a remporté les municipales est quasi inexistante”, a-t-elle regretté.
Pour la SG du PDL, les médias tunisiens ne sont actuellement pas pluralistes, ne garantissant pas l’égalité des chances entre les partis qui se porteront candidats aux prochaines élections. Ils couvrent uniquement les activités des partis au pouvoir et celles des partis représentés au parlement, a-t-elle ajouté.
“Le citoyen a le droit de prendre connaissance des activités de tous les partis politiques candidats aux élections pour se faire une opinion avant d’élire un parti”, a-t-elle indiqué.
Et de souligner “il est impératif que les résultats des institutions de sondage soient proches de la réalité afin de ne pas orienter les électeurs dans une mauvaise direction”, estimant que la “Tunisie ne peut se permettre cinq autres années de règne des partis politiques au pouvoir aux plans économique et social”.
Le PDL a préparé un programme économique et social global comportant un plan de sauvetage général qui sera présenté lors de la prochaine campagne électorale, a-t-elle indiqué, précisant qu’il sera annoncé dans les prochains jours.