Affaire de l’école coranique de Regueb : Divergence des points de vue des députés

Une séance plénière organisée lundi au parlement, a été consacrée à l’examen de l’affaire de l’école coranique de Regueb (Sidi Bouzid), pour accueil illégal d’enfants dans des conditions menaçant leur intégrité physique et morale.

La députée du bloc parlementaire Ennahdha, Yamina Zoghlami, a appelé à réhabiliter, les enfants victimes de violence perpétrée à leur encontre à l’école de Regueb, dans leur environnement social et de les réintégrer dans des établissements éducatifs pour enseignement de coran, conformément à la loi.

Ennahdha, a-t-elle souligné, affiche sa ferme opposition à l’encontre de tout établissement éducatif hors la loi. L’édification d’une personnalité équilibrée d’un enfant nécessite leur protection de toute agression, a-t-elle noté.

La députée de la coalition nationale, Hager Ben cheikh, a dénoncé un manque de responsabilité à l’échelle régionale en matière de suivi et de surveillance des espaces pour enfants non conforme à la loi. Elle a appelé le ministère des affaires religieuses à assumer ses responsabilités dans le contrôle des espaces non conforme à la loi et opérant dans le secteur d’enseignement du coran.

La députée d’Ennahdha, Hayet Amri, s’est dit étonnée de “la décision de limogeage du gouverneur de sidi bouzid de ses fonctions”, signalant que le gouverneur de la région avait publié le 24 janvier 2019 une décision de fermeture de cette école.
La présidence du gouvernement avait adressé, le 26 novembre 2018, une décision à la garde nationale pour évacuer l’école, mais le gouverneur n’était pas au courant de ces données.

Le député Ammar Amroussia, du front populaire a appelé Ennahdha à s’excuser pour ce qu’il a qualifié “de fausse appréciation” du phénomène du terrorisme, estimant que l’école coranique de Regueb est un établissement créé pour embrigader des terroristes.

La députée de Nida Tounes, Fatma Mseddi a souligné que les enfants victimes de violence à l’école coranique de Regueb ont besoin d’une réintégration. Elle a dénoncé à ce propos l’affluence des députés et des responsables de gouvernement pour s’enquérir de l’état de santé des enfants victimes hébergés dans le centre d’accueil de Hammam Lif (gouvernorat Ben Arous), alors que ces enfants ont besoin plutot d’experts psychologiques et des sociologues.

A noter que la commission de la femme, de la famille et de l’enfance avait auditionné au cours de la semaine dernière la ministre de la femme, de la famille, de l’enfance et des séniors, Neziha Laabidi ainsi que le ministre des affaires religieuses, Ahmed Adhoum au sujet de cette école coranique.

Suite au signalement de plusieurs abus et infractions dans cette école, l’établissement a été fermé par les autorités sécuritaires et le propriétaire a été arrêté. Quant aux 42 élèves qui fréquentaient cette école, ils ont été évacués des lieux et placés sous assistance médicale, psychologique et sociale par les autorités.