Tunisie : Des avocats lancent l’initiative “Avocats contre la mainmise frériste”

Plus de 25 avocats, dont certains sont membres du collectif de défense de Belaid et Brahmi, ont annoncé la création du groupe “Avocats contre la mainmise”, lequel va se charger d’effectuer toutes les procédures judicaires contre “le projet de mainmise frériste en Tunisie”.

Ce groupe d’avocats va également effectuer le suivi juridique des dossiers relatifs à dilapidation de l’argent public, le cumul des fortunes suspectes des dirigeants du mouvement Ennahdha et des dirigeants des associations qui lui sont rattachés, lit-on dans une déclaration rendue publique mercredi.

Lesdits avocats ont précisé que les procédures relatives à la lutte contre “la mainmise frériste”, consisteraient dans le dépôt de plaintes pénales et administratives contre les bénéficiaires des recrutements, des nominations, des promotions dans les fonctions administratives et politiques contraires aux procédures légales et aux textes en vigueur, au sein de tous les établissements publics et les instances officielles de la République, et ce, depuis le gouvernement de la Troika.

Les avocats, qui ont signé le texte fondateur de l’Initiative, ont fait part de leur intention d’intenter des procès pénaux et administratifs relatifs au dossier d’envoi de Tunisiens dans les zones de tension.

Il s’agit, également, de poursuivre tous les individus et les personnes physiques ou morales, dont les partis, les associations et les sociétés commerciales se trouvant en Tunisie ou en dehors, impliqués dans des réseaux et des financements d’opérations terroristes que se soit en Libye, en Syrie, en Irak, ou dans d’autres régions.

Le groupe d’avocats a, en outre, appelé à la création d’un “Observatoire national contre la mainmise” en tant initiative citoyenne qui vise à unifier les efforts des intellectuels, des personnalités publiques et la société civile à même de défendre la Tunisie contre le projet de “mainmise frériste”, loin des règlements de compte personnels, régionaux, politiques ou électoraux.

Les signataires estiment que le mouvement Ennahdha a, dès 2011, œuvré pour infiltrer les appareils de l’Etat par les recrutements, les nominations opérées au temps du gouvernement de la Troïka.

Rappelons que le mouvement Ennahdha a, à plusieurs reprises, nié tout lien avec la Confrérie des Frères musulmans et réaffirmé son attachement au processus de transition démocratique en Tunisie, dans le cadre du respect du caractère civil de l’Etat.