La Ligue Tunisienne pour les Droits de l’Homme (LTDH) a exhorté le gouvernement et la majorité parlementaire à prendre les mesures nécessaires pour l’application de la Constitution. Dans ce sens, la LTDH tient la classe dirigeante responsable du blocage dans la mise en place des institutions constitutionnelles.
Dans une déclaration publiée dimanche, à l’occasion du huitième anniversaire de la révolution, la Ligue appelle à l’urgence de résoudre la situation de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) et de modifier la loi régissant le tribunal militaire dont le domaine de compétence doit se limiter aux crimes et délits militaires.
La LTDH insiste, également, sur le respect des délais constitutionnels de la tenue des élections présidentielle et législatives.
Abordant la justice transitionnelle, l’organisation souligne, dans sa déclaration, la nécessité de poursuivre ce processus pour révéler la vérité sur les graves violations des droits de l’homme, indemniser les victimes, demander des comptes à leurs tortionnaires, réaliser la réconciliation et garantir la non récidive.
Sur un autre plan, la LTDH a critiqué le fait que ni l’exécutif, ni la majorité parlementaire ne se penche pas sérieusement sur le remplacement des lois héritées de l’ancien régime.
La Ligue a regretté l’exclusion, par les gouvernements successifs post révolution et le parlement, de la société civile.
La LTDH dit observer quotidiennement la violation de l’indépendance de la Justice par diverses parties influentes qui cherchent à servir leurs propres intérêts. La Ligue appelle, dans ce sens, à ne pas interférer dans le travail de la Justice.
La LTDH a par ailleurs mis en garde contre l’amendement du décret-loi organisant les associations, regrettant l’acharnement de certaines parties à faire passer le projet de loi sur la répression des atteintes ciblant les forces porteuses d’armes qui, selon la même source, a pour but de légaliser les violations des droits des citoyens.