“L’Instance Vérité et Dignité va transférer ses archives aux Archives Nationales de Tunisie dès qu’elle achèvera la remise des décisions de réparation au profit des victimes”, a délcaré samedi la présidente de l’IVD Sihem Ben Sedrine.
S’exprimant en marge de la cérémonie organisée à l’occasion de la remise du premier lot des décisions de réparation à 15 personnes de la catégorie de résistants, Ben Sedrine a indiqué que le transfert se fera à l’issue du parachèvement de la mission de l’IVD relative au tri de ses archives et au classement de ses travaux.
Elle a ajouté à ce propos que la plupart des 600 fonctionnaires de l’Instance ont terminé leur mission depuis le 31 décembre 2018, précisant que 70 d’entre eux poursuivent encore leur travail.
Le Directeur Général des Archives Nationales de Tunisie Hédi Jellab avait déclaré début janvier à l’agence TAP que les “allégations de la présidente de l’IVD Sihem Ben Sedrine sur l’incapacité de cette institution nationale, rattachée à la présidence du gouvernement, à conserver tous les documents relatifs à la Justice transitionnelle sont dénuées de tout fondement”.
Jellab avait a soutenu que “les Archives Nationales a vocation de garder tous les documents quelque soit leur support et qu’elles sont aussi capables de s’acquitter de cette tache avec professionnalisme et dans le cadre de la loi”.
“L’IVD n’a pas donné suite aux correspondances de l’institution des Archives Nationales à trois reprises (17 août, 26 et 31 décembre 2018) sur la coordination pour la reception de l’archive”, avait-il ajouté, rappelant qu’une seule réunion s’était tenu le 4 juillet dernier au cours duquel il a été convenu de former une commission mixte de techniciens chargée de transférer l’archive de l’IVD aux Archives Nationales.
Lors d’une conférence de presse tenue le 31 décembre dernier, la présidente de l’Instance Sihem Ben Sedrine avait déclaré que la Fondation des archives n’était pas en mesure de mener à bien la tâche de “préservation de la mémoire” résultant de son travail de recueil des témoignages de victimes de violations sous les deux anciens régimes (de 1955 et 2011).
Elle a souligné que les documents, informations et témoignages recueillis par l’IVD AU cours de ses travaux pendant quatre ans ne sont pas considérés comme des archives, mais plutôt comme une “mémoire”.
Les travaux de l’Instance Vérité et Dignité se sont achevés le 31 décembre 2018 et que le Conseil de l’instance n’a pas le droit d’émettre de décisions à partir du 1r janvier 2019. L’IVD a remis une copie de son rapport final au Président de la République avant sa remise ultérieurement au chef du gouvernement et au président de l’Assemblée des représentants du peuple.