Tunisie : Cette fois-ci l’ODC se dit opposée au boycott des grandes surfaces

Pour Hedi Baccour, président de la Chambre syndicale des grandes surfaces (UTICA), il ne suffit pas de reporter l’augmentation de l’impôt de 35% concernant les grandes surfaces, jusqu’en 2020, il faut simplement leur appliquer un taux de 13,5%. C’était lors d’une rencontre mercredi 26 décembre à l’UTICA

Pourquoi? Parce que toute augmentation de l’imposition entraînera une augmentation des prix des produits de consommation, et dons aura un impact direct sur le pouvoir d’achat du consommateur, sur l’investissement et sur la création d’emploi.

Baccour assure que, contrairement à ce pensent beaucoup de gens, les bénéfices nets des grandes surfaces tournent autour de 1%. De ce fait, imposer ce 1% fera que ces enseignes ne seront plus à même de réaliser leurs plans d’investissement et de distribuer leurs dividendes.

Pour sa part, le président de l’Organisation pour la défense du consommateur (ODC), Slim Saadallah, souligne que “l’ODC n’adhère pas aux appels au boycott des grandes surfaces formulés par certaines parties. Car cela peut menacer 13.500 emplois”.

Selon lui, le rôle de l’ODC consiste à relever les dépassements enregistrés dans les grandes surfaces qui concernent essentiellement le non-affichage des prix, l’absence d’agents pour prodiguer des conseils aux consommateurs.

Toutefois, il n’est pas inutile de rappeler que S. Saadallah a, dans le passé, appelé au boycott de l’achat du zgougou, entre autres…

Quant au directeur général de l’Institut national de la consommation (INC), Tarek Ben Jazia, il a indiqué que “la part de la grande distribution dans le commerce de distribution en Tunisie est passée de 15% en 2006 à 25% en 2017. Cette part devrait atteindre 40% durant la prochaine décennie. Le CA (chiffre d’affaires global) des grandes surfaces est passé de 800 millions de dinars en 2006 à 3 milliards de dinars en 2017. La Tunisie compte 430 points de vente appartenant aux enseignes de grandes surfaces. Ce secteur offre 13.500 postes d’emplois”.

Tarek Ben Jazia a qualifié de “folkloriques”, les appels au boycott des grandes surfaces, considérant que ces surfaces font partie des habitudes de consommation du Tunisien. La résolution des problématiques qui peuvent surgir avec ces enseignes doit, selon lui, se faire dans le cadre du dialogue.

Certes, ce rappel des chiffres par Ben Jazia semble anodin, mais à l’analyse certains n’hésiteront pas à ne percer que ces chiffres apparents sans voir ce qu’il y a derrière.