Des députés ont critiqué lundi le fait que l’Etat n’ait pas pris de mesures sérieuses face aux menaces qui pesaient sur le martyr Khaled Ghozlani.
Père de nombreux enfants, frère du martyr Said Ghozlani (assassiné en novembre 2016), Khaled Ghozlani a été touché mortellement par balles vendredi dernier dans la région de Sbiba (Gouvernorat de Kasserine) par un groupe terroriste.
Pour ces députés, le meurtre de Khaled Ghozlani est la conséquence directe de la négligence de l’Etat, qui se devait de fournir une protection à Khaled Ghozlani depuis l’assassinat de son frère en 2016.
” Cet assassinat est une honte pour l’Etat, qui n’a pas assuré la protection nécessaire à la victime malgré les enregistrements dont il disposait sur les menaces qu’il recevait.
Khaled Ghozlani a été assassiné parce qu’il avait prêté allégeance à l’Etat au lieu de collaborer avec les terroristes “, a déclaré le député du bloc Al-Horra de Machrou Tounes, Slah Bargaoui.
Pour sa part, Fayçal Tebbini (Hors groupe) a estimé que Khaled Ghozlani était la victime de l’indifférence de l’Etat à l’égard de son devoir de protéger ses citoyens, surtout que le martyr avait dans un passé récent demandé publiquement une protection pour lui et sa famille, suite à l’assassinat de son frère.
Tebbini a appelé dans ce sens les autorités à délivrer des permis de port d’arme pour les familles vivant dans les zones rurales et les villages afin de se protéger des attaques terroristes étant donné que l’Etat est incapable selon lui d’assurer cette protection.
De son côté, la députée Héla Omrane (Bloc de la Coalition Nationale), a estimé qu’il fallait assurer une protection à Khaled Ghozlani depuis deux ans, rappelant que certaines personnalités politiques et militants des droits de l’homme ont obtenu cette protection pour eux et leurs proches après avoir observé des grèves de faim.
Héla Omrane a évoqué à cet effet l’exemple de Radhia Nasraoui qui a réclamé durant l’été 2017 la protection de son mari Hamma Hammami.
Signe de prémonition, une séquence vidéo a été relayée sur les réseaux sociaux mettant en scène le défunt Khaled Ghozlani dans laquelle il demandait à l’Etat d’assurer sa protection et de garantir la sécurité des habitants des zones adjacentes aux régions montagneuses où se retranchaient les groupes terroristes.
Dans cet appel de détresse la victime disait avoir déserté son domicile depuis l’assassinat de son frère par prévention des attaques terroristes et par peur pour sa vie et celle de sa famille.
Un groupe terroriste armé avait braqué une succursale de l’Union Internationale des Banques, vendredi dernier à Sbiba (gouvernorat de Kasserine) et avait volé une somme d’argent estimée à 300 000 dinars, avant de prendre la fuite à bord d’une voiture D-MAX.
Le groupe armé s’était, ensuite, dirigé vers la maison du martyr Khaled Ghozlani, à Douar Khraifia dans la localité Ethmed, limitrophe du mont Mghila et avait ouvert le feu, le touchant mortellement.
Son frère, le sergent de l’armée nationale Said Ghozlani avait été assassiné le 5 novembre 2016 à son domicile à Kasserine par un groupe terroriste.