Les députés des différents blocs parlementaires à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) ont été unanimes à souligner que la grève de la fonction publique est un “droit constitutionnel” qui a été exercé face à “l’aggravation de la situation sociale et le blocage du dialogue entre l’organisation syndicale et le gouvernement”.
Pour Souad Bayouli Cheffi (bloc parlementaire du Front populaire), cette grève est légitime. Elle se justifie par le fait que le pouvoir exécutif a refusé d’honorer ses engagements sociaux.
La décision de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) d’organiser un rassemblement de protestation devant l’ARP, signifie, selon elle, que le parlement est mis devant ses responsabilités en tant que pouvoir constituant à qui incombe l’adoption des budgets qui accablent les Tunisiens.
Le Front populaire avait insisté, à plusieurs reprises, sur le fait que les budgets précédents sont de nature à appauvrir le peuple, a-t-elle dit.
Le député Mabrouk Hrizi (bloc démocrate) a estimé, quant à lui, que l’UGTT a fait preuve de beaucoup de flexibilité et d’organisation, soulignant, cependant, la nécessité de reprendre les négociations de manière sérieuse afin de sortir de la crise.
De son côté, Sofiene Toubel, président du bloc Nidaa Tounes, a indiqué que son bloc a soutenu la grève générale et ses revendications légitimes, faisant remarquer, toutefois, que traiter avec le Fonds monétaire international (FMI) est “nécessaire pour couvrir le déficit du budget de l’Etat”.
Selon lui, le gouvernement assume l’entière responsabilité dans la détérioration de la situation car il n’a pas entamé les grandes réformes à temps alors qu’il avait le soutien politique de huit partis et trois grandes organisations nationales dont l’UGTT.
Pour sa part, Noureddine Bhiri, président du bloc Ennahdha, a estimé que les fonctionnaires ont parfaitement le droit d’exercer toutes les formes de militantisme et de revendiquer leurs droits dans le cadre de la loi, soulignant l’impératif de parvenir à une solution entre le gouvernement et l’organisation syndicale.
Dans une déclaration publiée à l’issue de sa réunion ce jeudi, le bloc Machrou Tounes a dit regretter le recours à la grève générale dans cette conjoncture difficile que connait le pays aux niveaux économique et social, qui exige au contraire, selon le parti, d’approfondir le dialogue pacifique dans le cadre de l’union nationale.
Le mouvement a, toutefois, souligné que la grève est un droit constitutionnel et un moyen d’expression qu’il faut respecter.
L’UGTT a décidé d’organiser une grève générale dans la fonction publique ce jeudi 22 novembre 2018 pour réclamer l’augmentation des salaires dans le secteur de la fonction publique.