Le président du bloc parlementaire de Nidaa Tounès, Sofien Toubel, a indiqué lundi matin lors d’une séance de questions avec les ministres de l’Intérieur et de la Justice que les députés du bloc ont décidé de suspendre leur décision de boycotter les plénières.
Nidaa Tounès avait décidé de boycotter les plénière en raison de la non application, par le gouvernement, de la décision de l’ARP de ne pas prolonger le mandat de l’Instance Vérité et Dignité.
La décision de suspension du boycott est intervenue après la réunion d’un groupe de députés du bloc de Nidaa Tounès avec le président du parlement Mohamed Ennaceur qui s’est engagé à faire le nécessaire pour contacter le gouvernement afin d’appliquer la décision en question.
Ennaceur, qui a présidé la plénière, a expliqué que le bureau de l’ARP avait décidé de tenir cette plénière en vue de discuter de questions intéressant l’opinion publique et les députés. Les ministres de la l’Intérieur et de la Justice prononceront, durant cette plénière, des déclarations avant de céder la parole aux députes.
Réuni le jeudi dernier, le bureau de l’ARP avait décidé de tenir une séance de questions sur les révélations faites le 2 octobre 2018 par le collectif de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi sur la sécurité publique et la question de la ” Chambre noire ” au sein du ministère de l’Intérieur.
Le Front populaire avait soumis une pétition au parlement pour demander l‘audition du ministre de l’Intérieur et du ministre de la Justice sur ces révélations.
La pétition porte la signature de plusieurs députés du Mouvement Nidaa Tounès, du Mouvement Machrou Tounès, du bloc de l’Allégeance à la patrie, et du bloc démocrate.
Me Ridha Raddaoui, membre du collectif de défense de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, avait accusé le ministre de l’Intérieur en exercice d’avoir ” dissimulé des preuves et fourni un concours postérieur et un concours passif dans cette affaire “.
Il l’avait également accusé d’avoir refusé de remettre les documents des dossiers de l’assassinat de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi aux juges d’instruction.
Il avait révélé qu’un haut responsable au ministère de l’Intérieur avait confirmé l’existence d’une ” chambre noire ” au sein du ministère de l’Intérieur et qui est fermée depuis décembre 2013.
Selon la même source, le juge d’instruction en charge de l’affaire de l’assassinat du martyr Mohamed Brahmi s’était déplacé le 9 novembre 2018 au siège du ministère de l’Intérieur pour superviser ” les lieux ” en question et les conditions de conservation des documents qui y sont déposés. ” Il a fait changer les serrures et gardé les clés. Désormais, tous les documents sont sous sa responsabilité”, avait précisé le ministère.
Le juge d’instruction en charge de l’affaire de l’assassinat du député Mohamed Brahmi s’était procuré, mardi dernier, en coordination avec les services du ministère de l’Intérieur, les scellés relatifs au dossier du dénommé Mustapha Khedher.
Selon un communiqué du ministère de l’Intérieur, les documents en questions ont été confiés au juge d’instruction.
Mustapha Khedher est accusé par le collectif de défense des martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, de diriger une organisation secrète liée au mouvement Ennahdha et qui serait responsable des assassinats de Belaïd et de Brahmi.
Lors de l’audience sur l’assassinat de Mohamed Brahmi, le 30 octobre 2018, le collectif de défense avait présenté des requêtes préalables au procès portant sur ” l’organisation secrète d’Ennahdha ” et le dossier de Mustapha Khedher et exigé de pouvoir avoir accès aux dossiers du ministère de l’Intérieur.
Le député Mohamed Brahmi a été assassiné le 25 juillet 2013 devant son domicile, seulement quelques mois après l’assassinat de Chokri Belaïd, secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifié.