Tunisie – JCC 2018 : Trois questions à …..Joel Karkezi

Bénéficiant de la bourse de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) dans le cadre de l’atelier “Takmil” de la 28ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC2017), le film “La miséricorde de la Jungle”, second long métrage du réalisateur rwandais Joel Karekezi est en lice dans la compétition officielle des longs métrages de fiction pour l’édition 2018 des JCC.

Trois questions ont été posées par l’agence TAP au réalisateur qui a livré ses émotions et sa perception du cinéma comme moyen de lutte contre la guerre.

Que représente pour vous les JCC?

Grâce au prix de l’OIF (10.000 Euro) reçu dans le cadre de l’atelier Takmil, j’ai pu terminer mon film. Pour moi, les JCC m’ont permis à la fois de terminer la réalisation de mon second film et d’être aujourd’hui présent dans la compétition officielle. C’est avec beaucoup d’émotion et de gratitude que j’ai vécu hier mardi en Tunisie en première africaine de mon film “La miséricorde de la Jungle”.

Depuis votre premier long métrage “Le Pardon” sorti en 2013, la guerre reste un sujet principal dans votre filmographie?

J’ai grandi en haïssant la guerre, j’ai vécu le génocide rwandais en 1994, j’ai perdu mon père à l’âge de 8 ans, car il a été tué pendant le génocide. Faire des films me permettent de lutter contre la guerre et d’inviter le public à s’interroger sur le sens de la vie et sur la notion de pardon. Si dans mon premier long métrage “Le pardon” j’ai traité de la question de la réconciliation après une guerre civile, pour le second “La miséricorde de la Jungle” c’est un film autour de la nécessité de la paix.

Pourquoi le choix de la jungle comme lieu principal de l’action de votre film?

Sous forme de “road-movie”, le film raconte l’histoire de deux soldats rwandais qui se perdent dans la jungle congolaise , cette situation confuse permet aux deux personnages de se découvrir et de se connaitre … La jungle est un élément principal dans l’intrigue narrative de l’histoire. Elle est à la fois un élément naturel transportant le spectateur vers un élément naturel important dans le continent africain. La forêt mais aussi la jungle est aussi un personnage principal qui agit directement sur les deux personnages principaux pour les faire évoluer et les faire réfléchir sur leur propre condition humaine