La coalition nationale et Machrouu Tounes pour “la mise en vigueur de la décision de rejet de la prolongation du mandat de l’IVD”

Les deux blocs parlementaires de la coalition nationale et du mouvement Machrouu Tounes ont exigé de mettre en vigueur la résolution de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) du 26 mars 2018 portant sur le rejet du prolongement du mandat de l’Instance Vérité et Dignité.

Dans une déclaration rendue publique jeudi, le bloc de Machrouu Tounes a annoncé “avoir suspendu ses activités dans les séances plénières jusqu’à la mise en vigueur par l’ARP de sa décision sur l’IVD”.

Il a appelé à cet égard le gouvernement à prendre position “vis-à-vis des assertions de la présidente de l’Instance selon lesquelles elle poursuit ses travaux sur la base d’un accord avec le gouvernement”, lui demandant d'”appliquer la loi”.

De son côté, le bloc de la coalition nationale a publié une déclaration où il demande “la nécessité de publier la décision de rejet le 26 mars 2018 par l’ARP de la prolongation des travaux de l’IVD et sa publication au Journal Officiel, l’annonce faite à l’Instance de la fin de sa mission et au conseil supérieur de la magistrature de cette décision”.

Il a rejeté “toute récupération partisane ou politique de la question”, estimant que le boycott par les députés des travaux de l’Assemblée des Représentants du Peuple “n’est pas le meilleur procédé pour contrecarrer les abus de l’IVD dont le mandat a expiré”.

La question de la prolongation du mandat de l’IVD a jeté une ombre sur les travaux de la plénière de l’ARP de jeudi avec le retrait du bloc de Nidaa Tounes et celui de Machrouu Tounes pour “protester contre la poursuite de la mission de l’IVD, malgré l’expiration de cette mission le 31 mai 2018 selon la loi” à leurs yeux.

Lors de la plénière du 26 mars 2018, 68 députés ont rejeté la demande de prolongation et deux autres se sont abstenus. La séance avait été marquée par une grande tension et des débats houleux, au terme desquels les blocs du mouvement Ennahdha, du Front Populaire et du mouvement Démocratique se sont retirés et n’ont pas participé au vote.

Les membres de l’IVD se sont également retirés de la plénière avant le vote, protestant contre l’exposition devant le parlement de la demande de prolongation de son mandat.